On peut facilement affirmer que Denis Shapovalov est le joueur du circuit le plus capable de produire des extrêmes. Il peut frapper des coups sublimes, puis commettre la plus banale des fautes directes, tout aussi spectaculaire.

Mais Shapovalov a un as dans sa manche : sa force physique — il est fort comme un taureau. Il s’entraîne sans doute beaucoup, mais il doit s’agir d’une capacité naturelle pour être capable de frapper la balle de la façon dont il le fait — et aussi pour pouvoir courir comme le lapin Energizer sans ressentir de fatigue excessive.

Roberto Carballes Baena est l’incarnation du compétiteur acharné qui donne tout ce qu’il a dans le ventre pour soutirer une victoire. C’est ce qu’il a fait l’an dernier contre Shapovalov à la même étape du tournoi et le Canadien l’avait épuisé avec ses balles puissantes.

Shapovalov stretch forehand
Photo: Martin Sidorjak

L’Espagnol de 29 ans a fourni un effort tout aussi acharné jeudi et, bien qu’il a réussi à gagner une manche, le résultat est allé en faveur de Shapovalov (6-4, 4-6, 6-3, 6-2). Il a fait ce qu’il a pu, mais c’était un défi de taille face à l’imprévisible Shapovalov.

Voici une séquence de points dans la dernière manche qui commence par un coup droit en décroisé sorti de nulle part pour permettre à Shapovalov de briser l’Espagnol et de prendre les devants 3-2. Ensuite, dans l’ordre lors du sixième jeu : sa 13e double faute, un ace, un service gagnant, une horrible volée ratée du coup droit, un beau jeu au filet de Carballes Baena et un service gagnant de 198 km/h pour effacer cette balle de bris.

Il a gagné son jeu au service pour faire 4-2, a brisé Carballes Baena pour 5-2 et a servi pour le match en mettant le point final par un 11e ace.

La force physique de Shapovalov fonctionne contre un joueur comme Carballes Baena qui tente d’épuiser ses adversaires avec ses incessantes contre-attaques.

Quand on lui a demandé, après sa victoire de jeudi, si ça lui arrivait d’être fatigué, il a répondu « jamais », en plaisantant, avant de dire, plus sérieusement, « bien sûr que oui. Je pense que c’est normal, nous sommes tous humains. Nous passons par des phases de fatigue pendant les matchs et parfois on trouve un second souffle. J’aime à dire que je suis en forme, mais il y a parfois des baisses de régime dans les matchs. »

Shapovalov backhand volley
Photo: Martin Sidorjak

Mardi, après avoir battu Ritschard, Shapovalov a mentionné qu’il contrôlait mieux ses émotions et qu’il pouvait renverser la situation lorsque les choses n’allaient pas bien. C’est ce qu’il a fait contre Carballes Baena, même s’il s’est dégonflé un peu après avoir perdu la deuxième manche, débitant une série de frustrations en russe vers son entraîneur Mikhail Youzhny dans les gradins. « Je dois encore m’améliorer pour trouver un équilibre et savoir quand allumer ou éteindre la flamme. Comme vous avez pu le constater aujourd’hui, je m’améliore. Après avoir perdu la deuxième manche, j’ai réussi à me concentrer sur le tennis et à laisser de côté mes émotions. C’est un processus d’apprentissage. » 

Samedi, il se mesurera à la neuvième tête de série, Andrey Rublev, un joueur qui a un style un peu plus semblable à celui de Carballes Baena qu’à Ritschard.

La fiche de Shapovalov est de 2-2 contre Rublev. Leur plus récent duel a eu lieu en 2020, à Saint-Pétersbourg, et le Canadien l’avait emporté 4-6, 6-3 et 6-4.

Shapovalov forehand follow through
Photo: Martin Sidorjak

Shapovalov est indéniablement l’auteur des coups les plus spectaculaires du tennis masculin, tant par la variété que par l’explosivité de ses coups.

Quand on lui a demandé s’il était effectivement le plus spectaculaire, il a répondu en riant : « Il y a assurément beaucoup de bons frappeurs. En ce moment, je pense que le meilleur est Nick (Kyrgios). Il joue extrêmement bien et réalise de coups incroyables. Il a de superbes mains, il est capable de sortir tous les coups possibles et imaginables. Et bien sûr, tous les meilleurs joueurs peuvent sortir des coups extraordinaires. C’est un peu naturel chez moi, mais j’espère apprendre à exploiter ce talent et à devenir plus constant. »

LEYLAH N’AVAIT PAS L’INTENTION DE PARTIR

Leylah Annie Fernandez & Daria Saville
Photo: Martin Sidorjak

Leylah Annie Fernandez a trouvé la recette parfaite pour surmonter sa déception de sa défaite au deuxième tour du simple. Jeudi soir, la Canadienne et sa partenaire australienne Daria Saville ont surpris les deuxièmes têtes de série Cori Gauff et Jessica Pegula, des États-Unis, en trois manches de 3-6, 7-5 et [10-5]. Au deuxième tour, elles seront opposées à la Hongroise Dalma Galfi et à l’Américaine Bernarda Pera.  

DEUX CANADIENNES EN ACTION VENDREDI

Andreescu and Groeneveld
Photo: Martin Sidorjak

À ses six derniers tournois depuis Wimbledon, Caroline Garcia affiche un dossier de 20 victoires et 3 défaites, y compris le titre de Cincinnati.

Sa seule rencontre précédente avec sa prochaine rivale, la Canadienne Bianca Andreescu, a eu lieu en finale du tournoi de Bad Homburg, en juin. La Française avait gagné ce match serré en des comptes de 6-7(5), 6-4 et 6-4.

Depuis Wimbledon, Andreescu a accumulé quatre victoires et deux défaites à San Jose, Toronto et Flushing Meadows. Elle semble toutefois sur une bonne lancée après avoir vaincu Beatrix Haddad Maia (15e) mercredi. Sa meilleure condition physique et le fait que Garcia ressentira peut-être la fatigue après un été très occupé joueront peut-être en faveur de la Canadienne.  

Ce duel sera présenté à 19 h, sur le Louis Armstrong Stadium.

Marino backhand
Photo: Martin Sidorjak

En après-midi, Rebecca Marino croisera le fer avec Zhang Shuai pour une place au quatrième tour.

C’est à New York, en 2008, que Zhang a disputé le premier de ses 41 tournois du Grand Chelem. Son meilleur résultat est un troisième tour en 2016, 2017 et 2019.

Pour Marino, les Internationaux des États-Unis de 2010 étaient sa première de 13 épreuves du Grand Chelem. Cette participation est mémorable pour sa défaite au deuxième tour contre Venus Williams. Marino, qui était alors âgée de 19 ans, avait plié l’échine 7-6(3) et 6-3.

Avant cette année, son meilleur résultat à New York était justement cette présence au deuxième tour en 2010.

Le match de vendredi est prévu sur le Court 5, pas avant 12 h 30. Il s’agit du premier affrontement entre les deux joueuses.

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