Peu de joueurs sont capables de faire vivre à leurs partisans des émotions aussi intenses que Denis Shapovalov. Mardi soir, aux Internationaux des États-Unis, il est entrée en scène contre le Marc-Andrea Huesler, 85e mondial, et le talentueux Canadien a connu le pire et le meilleur.
Entre le début du match et le neuvième jeu de la deuxième manche, le Suisse a pu jouer profiter des nombreuses erreurs qui fusaient de la raquette de Shapovalov. Il est ainsi passé à un point d’un bris de service qui lui aurait permis de servir pour prendre les devants par deux manches à zéro. Il n’avait perdu qu’un seul point lors de ses quatre jeux précédents au service, mais Shapovalov a soudainement trouvé ses repères à 4-4 – après avoir repoussé une balle de bris au jeu précédent.
Finalement, après six égalités et trois balles de bris effacées dans cet important neuvième jeu, Huesler a commis une double faute pour offrir le bris à Shapovalov qui s’est immédiatement métamorphosé.
Il a gagné son service à zéro pour empocher la manche et poursuivi sur cet élan au troisième engagement. On sentait que son immense talent et sa puissance de frappe se situaient dans ce niveau supérieur qui le rend si difficile à affronter.
Toutefois, il a entrouvert la porte à Huesler au début du quatrième acte. Il a repoussé une balle de bris grâce à un ace à 200 km/h dans le sixième jeu, mais, deux jeux plus tard, il a concédé le bris à la manière de Denis, soit sur une double faute.
C’est tout ce dont Huesler avait besoin pour forcer la tenue d’une manche décisive. Il s’est toutefois retrouvé en déficit rapidement. En effet, Shapovalov a brisé le Suisse pour mener 2-0, puis a gagné son service pour se forger une avance de 3-0 et était de retour en cinquième vitesse pour sceller l’issue de la rencontre en des comptes de 2-6, 6-4, 6-4, 3-6 et 6-1 après une bataille de deux heures et 57 minutes.
Huesler, un sympathique jeune homme de 26 ans, était tantôt un participant, tantôt un observateur de Shapovalov dans ses pires et meilleurs moments.
« La première fois que je l’ai vu jouer, je me suis dit que j’aimerais bien affronter un gars comme ça, mentionnait le Suisse à propos de Shapovalov. J’aime beaucoup son style agressif. Et même à l’échauffement, j’ai pu constater qu’il frappe fort.
« Mais je suis quand même déçu de la défaite, car je sentais que j’avais beaucoup d’occasions, surtout dans les deux premières manches, parce qu’il n’était vraiment pas dans le coup.
« Une fois qu’il a trouvé son rythme, ce n’était pas facile… vraiment difficile pour moi. Je pensais avoir bien servi, mais chaque service revenait. Puis il est monté au filet, il a fait de bons passings et n’a presque rien raté du coup droit. Je ne savais vraiment pas quoi faire. Je me suis dit la même chose que Rafa dit parfois quand il affronte Roger, “tu dois juste le laisser jouer et accepter qu’il soit trop bon.” ».
C’est un très beau compliment et une raison pour laquelle tant de mordus du tennis sont fascinés par le talentueux Canadien de 23 ans. Les statistiques du match ont fait honneur aux deux joueurs : Shapovalov a eu 57 coups gagnants et 34 fautes directes, tandis que Huesler était à 32 et 27.
« Quand j’ai réussi à gagner mon service (au huitième jeu de la deuxième manche), je savais que c’était un moment important, a confié Shapovalov. Je savais que si je pouvais le briser au jeu suivant, cela allait changer l’allure du match. Et c’est ce qui est arrivé. »
Shapovalov a aussi parlé du fait que Mikhail Youzhny était revenue au sein de son équipe de soutien, avec l’entraîneur actuel Peter Polansky. « La raison pour laquelle j’aime Mikhail est que nous avons travaillé ensemble dans le passé et il me connaît vraiment bien. Je pense que nous avons tous la même vision sur la façon dont je devrais jouer et comment je peux m’améliorer. Pour moi, Mikhail vient compléter l’équipe. » Il a mentionné qu’il voyait cette relation se prolonger au-delà du tournoi.
Jeudi, au deuxième tour, Shapovalov sera opposé à l’Espagnol Roberto Carballes Baena, 80e mondial.
HEURES DE DÉPART DE MERCREDI POUR LE QUATUOR CANADIEN
Mercredi, Bianca Andreescu aura fort à faire au deuxième tour lorsqu’elle croisera le fer avec Beatrix Haddad Maia. Cette année, la Brésilienne a remporté les tournois de Nottingham et de Birmingham et était finaliste de l’Omnium Banque Nationale de Toronto. Au cours de sa carrière, elle a participé à neuf tournois du Grand Chelem, mais n’a jamais franchi le deuxième tour.
Face-à-face : Haddad Maia 1-0 : le seul affrontement remonte à 2016 lors d’un tournoi de l’ITF à Waco, au Texas. Haddad Maia a gagné lorsqu’Andreescu a abandonné à la troisième manche.
Le duel entre Andreescu et Haddad Maia est le deuxième de la soirée sur le Court Louis-Armstrong. Immédiatement après le match entre Auger-Aliassime et Draper.
Leylah Fernandez (14e) aura aussi du travail sur la place lorsqu’elle croisera le fer avec la Russe Ludmilla Samsonova, 35e mondiale, récente championne de Washington et de Cleveland.
En neuf tournois du Grand Chelem, la Russe n’a franchi le deuxième tour qu’une seule fois, soit à Wimbledon l’an dernier. Le match est le quatrième sur le Grandstand.
Face-à-face : première rencontre
Rebecca Marino tentera d’atteindre le troisième tour d’un tournoi du Grand Chelem pour la première fois de sa carrière lorsqu’elle affrontera Daria Snigur dans le cadre du deuxième match sur le Court 11.
L’Ukrainienne de 20 ans a causé toute une surprise en éliminant Simona Halep au premier tour.
Face-à-Face : Snigur 1-0 : Marino a perdu 6-2 et 6-4 aux mains de Snigur en finale du tournoi ITF de Kasiwa, au Japon, en 2019.
Les années passent et aujourd’hui, c’est Félix Auger-Aliassime (6e) qui sera le joueur le plus âgé et le plus expérimenté lorsqu’il affrontera le Britannique Jack Draper à 19 h, sur le Court Louis-Armstrong.
Auger-Aliassime a célébré son 22e anniversaire de naissance au début du mois, tandis que Draper aura 21 ans en décembre. Il a participé à Wimbledon à quatre reprises – deux fois au tableau des qualifications et deux fois au tableau principal, mais ces Internationaux des États-Unis est son premier tournoi du Grand Chelem en dehors de Londres.
Face-à-face : première rencontre