Tom Tebbutt smiles on court. He answered fans questions for the January mailbag.

Coupe Banque Nationale 2022

Bienvenue au premier courrier mensuel des amateurs de Tennis Canada. Ce mois-ci, l’estimé journaliste de tennis et membre du Temple de la renommée du tennis canadien, Tom Tebbutt, répond aux questions que vous lui avez soumises.  

Si vous étiez le commissaire du tennis pour une journée, quel règlement changeriez-vous ?  

Nous avons tous nos petites bêtes noires quand il s’agit du tennis. Ce n’est pas exactement un règlement, mais, pendant de nombreuses années, ma principale bête noire était que deux semaines ne suffisaient pas entre Roland-Garros et Wimbledon. Pendant plusieurs de ces années, cela s’appliquait principalement à Rafael Nadal, qui a participé à tant de finales de Roland-Garros. J’estimais qu’il avait besoin, comme tous les joueurs en général, d’une semaine pour récupérer et s’habituer au gazon, d’une semaine pour jouer un tournoi préparatoire sur gazon et d’une semaine pour se perfectionner dans l’atmosphère détendue que de nombreux joueurs préfèrent la semaine précédant un tournoi du Grand Chelem. 

Croyez-le ou non, lorsque j’ai participé pour la première fois à Wimbledon en 1975, il n’y avait qu’une semaine entre Wimbledon et Roland-Garros. Cela a changé quelques années plus tard, puis une troisième semaine a été ajoutée en 2015, ce qui était enfin logique. 

Je pense que ce que je changerais maintenant, c’est la possibilité de faire rebondir la balle avant que les joueurs ne servent. Je ne vois pas pourquoi ils ne devraient pas être limités à cinq rebonds. Je me souviens d’une situation, il y a de nombreuses années, où je jouais et où, vers la fin du match, mon adversaire a soudainement commencé à faire rebondir la balle beaucoup plus souvent avant de servir. Je pensais, et je pense toujours que c’est injuste pour les relanceurs parce qu’ils peuvent être distraits, se demandant exactement quand leur adversaire va enfin servir. Si un joueur veut réfléchir à sa tactique de service, il doit le faire avant de faire rebondir la balle. En d’autres termes, pas pendant que le relanceur est prêt et se demande quand le serveur va finalement arrêter de faire rebondir la balle et amorcer son lancer de balle. 

Si le Canada devait acquérir plus de tournois des circuits ATP et WTA, quelles villes, selon vous, devraient accueillir ces épreuves ?    

Depuis des années, j’entends les plaintes concernant le calendrier annuel trop long et trop chargé. J’utilise toujours le mot « intraitable » pour décrire ce problème.  

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Les sanctions des tournois sont fixes et il est très difficile de les changer. C’est avec tristesse que j’ai vu partir le tournoi WTA de Québec. Mais, compte tenu de la taille et des marchés, Vancouver serait le choix évident. Calgary et Edmonton pourraient être des possibilités, ainsi que Halifax. Mais il est peu probable qu’il y ait une place libre dans le calendrier déjà surchargé.   

Parmi les nouveaux joueurs qui font parler d’eux ces derniers temps, lequel vous impressionne le plus ? 

Jannik Sinner est un très bon joueur, mais Carlos Alcaraz est celui que j’aime le plus regarder. Après la retraite de Roger Federer, beaucoup d’entre nous se sont demandé si un autre joueur avec une telle variété arriverait un jour. Et puis, boum, Alcaraz est tombé du ciel. Tout comme Federer au début des années 2000, alors que des joueurs plus unidimensionnels comme Marat Safin et Lleyton Hewitt semblaient vouloir prendre le relais du champion toutes catégories Pete Sampras. 

J’aime aussi beaucoup Holger Rune. Il est exaspérant et peut être pénible, mais il a des qualités athlétiques qui font plaisir à voir.  

Il y en a aussi quelques-unes chez les femmes. Coco Gauff et Jasmine Paolini sont un régal à regarder, tout comme Karolina Muchova, bien qu’elle soit là depuis un peu plus longtemps. Il en va de même pour Jelena Ostapenko. C’est une reine du drame ridicule, mais l’explosivité de ses coups est un grand divertissement. Malheureusement, ils ne tombent pas toujours dans le terrain.  

Chez les Canadiens, qui pourrait nous surprendre dans les prochaines années ? 

Je ne suis pas très doué pour ça, car je me suis surtout concentré sur les circuits professionnels. J’ai toujours pensé que Gabriel Diallo était impressionnant et qu’il percerait plus tôt qu’il ne l’a fait. Pour l’instant, Liam Draxl semble être un jeune homme plutôt déterminé et en pleine ascension

Filip Peliwo a remporté Wimbledon et les Internationaux des États-Unis chez les juniors en 2012 — l’année où Eugenie Bouchard a remporté Wimbledon junior — et a terminé premier au classement ITF de fin d’année. Mais on ne sait jamais comment les choses vont évoluer. Eugenie a participé à la finale de Wimbledon et s’est hissée au cinquième rang mondial. Filip va bientôt avoir 31 ans et occupe le 586e échelon — avec un sommet de 161e en 2018. Il représente désormais la Pologne, c’est un bon gars, intelligent, et un travailleur acharné, mais la réalité est que tout le monde n’atteint pas les premiers rangs — et, dans son cas, ce n’est pas faute d’avoir essayé. 

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Chez les femmes, Marina Stakusic a un très gros potentiel et peut nuire à n’importe quelle adversaire. Elle n’a que 20 ans, mais son tennis percutant comporte plus de risques et il lui faudra probablement un peu plus de temps pour mûrir.     

Que pensez-vous du fait d’être évoqué dans l’autobiographie de Pete Sampras ? 

Je n’y ai jamais réfléchi. Je pense que c’est arrivé parce que j’ai eu la primeur que Pete était atteint de thalassémie mineure, ce qui est arrivé après qu’il ait vomi sur le court et qu’il ait eu l’air complètement hors de lui pendant un quart de finale des Internationaux des États-Unis de 1996 contre Alex Corretja. Il a gagné le match et a remporté le tournoi pour la quatrième fois.  

H Voici comment je l’ai décrit dans un article paru en 1996 dans le Globe and Mail : « On a appris que Sampras est atteint d’une maladie héréditaire qui est presque certainement la thalassémie mineure, une forme congénitale d’anémie courante chez les personnes originaires de la Méditerranée. La mère de Sampras, Georgia, est née en Grèce et son père, Sam, est d’origine grecque. »  

Pete était numéro 1 à l’époque et c’était une grande nouvelle. La primeur m’est tombée dessus, puis j’ai fait le rapprochement, avec l’aide de quelques médecins. La thalassémie mineure (la thalassémie majeure — les mauvais gènes des deux parents — est beaucoup plus grave) a quelque peu limité sa capacité à s’entraîner. Mais cette maladie n’affecte pas son espérance de vie. Il avait 25 ans à l’époque et j’étais persuadé que ce serait un problème à un moment ou à un autre de sa carrière. Mais ce n’était pas le cas. Il y a peut-être eu d’autres incidents (la demi-finale de Roland-Garros 1997 par une chaude journée contre Yevgeny Kafelnikov), mais rien n’a jamais été aussi terrible que ce match des Internationaux des États-Unis de 1996.   

Avez-vous déjà été subjugué par un joueur avec lequel vous avez eu l’occasion de parler ? Si oui, qui ? 

Lors de mes premiers Internationaux du Canada, à Toronto en 1974, je me suis retrouvé assis sur une terrasse autour d’une table avec quelques autres personnes et Jimmy Connors, qui venait de gagner Wimbledon. Je n’arrivais pas à comprendre comment j’étais arrivé là.  

J’ai également réalisé une fois une entrevue avec Arthur Ashe au cours d’un trajet en voiture, alors qu’il faisait une apparition promotionnelle à Toronto. Et en 2003, à Montréal, le journaliste du Journal de Montréal Mario Brisebois et moi-même avons interviewé Roger Federer, tout juste couronné champion de Wimbledon, de manière informelle sur le court après l’une de ses séances d’entraînement précédant le tournoi. 

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Je suppose que j’ai été impressionnée bien des années auparavant lorsque j’ai interviewé des grands du tennis, comme Fred Perry, Alice Marble, Pancho Gonzales, Rod Laver et, plus récemment, Yannick Noah et Mats Wilander — tous deux des types formidables. La joueuse la plus sympathique de tous les temps a été, sans conteste, Kim Clijsters. 

Quelle est l’interaction la plus sympathique que vous ayez eue avec un membre du monde du tennis ? 

Une année pendant Wimbledon, probablement en 1980, j’avais une entrevue prévue avec Arthur Ashe et je me suis retrouvé dans un taxi londonien avec lui et la légende américaine Jack Kramer, sur le chemin de son hôtel — le Westbury. 

Par ailleurs, j’ai travaillé à un tournoi du WCT (World Championship Tennis) à Montréal en 1979 et j’ai emmené le Suédois Bjorn Borg, alors quadruple champion de Wimbledon, à un match de hockey des Canadiens au Forum. Après un de ses matchs, nous avions pris le métro à partir de l’aréna Maurice-Richard, dans l’est de la ville. Il n’y avait pas beaucoup de monde autour de nous dans le métro et personne n’a reconnu Bjorn jusqu’à ce que nous soyons à l’intérieur du Forum. 

À la veille de la deuxième semaine, quels étaient vos choix (hommes et femmes) pour remporter les titres de simple des Internationaux d’Australie ?   

Les gens pensent que, parce qu’on couvre un sport, on est une sorte d’expert qui sait ce qui va se passer. En général, je ne suis pas plus doué pour les pronostics que l’amateur moyen.

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Je me souviens que, juste avant la finale féminine des Internationaux des États-Unis de 2019, Radio-Canada m’a interviewé. On m’a demandé qui, selon moi, allait gagner entre Serena Williams et Bianca Andreescu. Je n’en avais aucune idée, mais, dans les secondes que j’ai eues pour y réfléchir, j’ai décidé que choisir Bianca serait un meilleur choix parce que c’est une compatriote et que je suis à la télévision canadienne. Je suppose que j’ai fini par avoir l’air d’un gars intelligent, mais c’était juste une décision personnelle calculée — pas une décision basée sur une évaluation analytique profonde de qui allait réellement gagner. 

Si j’avais dû choisir au début de la semaine, j’aurais choisi Swiatek et Alcaraz. 

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