Vasek Pospisil - OBN 2022

Photo: Pascal Ratthé – Tennis Canada

Tout le monde sait que les tournois de tennis de haut niveau disputés au Canada sont essentiels à la croissance de notre sport au pays. Au cours des deux dernières décennies, l’Odlum Brown VanOpen, le plus important tournoi de tennis professionnel de l’Ouest canadien, a servi de tremplin à de nombreux joueurs canadiens au début de leur carrière professionnelle.  

La semaine dernière, la prestigieuse compétition mixte, composée d’une épreuve du Circuit Challenger de l’ATP et d’un tournoi de catégorie 125 de la WTA, était de retour au pittoresque Hollyburn Country Club de Vancouver pour la première fois depuis 2019. Et si on en croit le retentissant succès de cette année, les organisateurs ne se sont pas tourné les pouces pendant la pandémie.

« L’objectif était de revenir en force, et nous avons réussi, se réjouissait Carlota Lee, présidente du VanOpen. Nous avons affiché complet tous les jours et les gens cherchaient des billets à l’extérieur du site. »  

Le désir de toujours mieux faire

Carlota Lee est la présidente du VanOpen depuis 2017, mais elle est investie dans le tournoi depuis 16 ans. Parmi ses nombreuses tâches, elle gère le programme d’hébergement, qui est devenu une particularité du tournoi, surtout si l’on considère les magnifiques maisons et les vues à couper le souffle que Vancouver a à offrir.

Grâce à son leadership et aux connaissances approfondies du directeur du tournoi, Rik De Voest, un ancien joueur de l’ATP qui a été couronné champion du VanOpen en 2006, le tournoi continue de prendre de l’ampleur année après année. Mme Lee cherche d’ailleurs à élargir son comité organisateur pour inclure plus de personnel en plus des 120 fidèles bénévoles, dont plusieurs sont là depuis le premier jour.

Hollyburn Country Club
Photo: Odlum Brown VanOpen

En 2022, le VanOpen a accueilli pour la première fois Gilles Simon et Fernando Verdasco, deux anciens membres du Top 10. Les deux ont été extrêmement impressionnés par l’offre du tournoi, en particulier l’hébergement.  

« Ils avaient entendu dire que Vancouver était un bel endroit, et à la fin de la semaine, ils ont tous deux déclaré que cela avait dépassé leurs attentes », mentionnait Mme Lee.

Le volet féminin a été rehaussé cette année et proposait une épreuve de catégorie 125 de la WTA. Cela a suscité de grandes attentes, mais aussi beaucoup d’aide la WTA. Le volet masculin, qui a été nommé Challenger de l’année à deux reprises, est également passé au niveau 125. Les deux épreuves attirent toujours des joueurs de premier plan, avec de nombreux noms familiers et des champions de très haut niveau. L’objectif est de continuer à se développer et à s’améliorer pour 2023.

Madame Lee s’efforce déjà de trouver d’autres commanditaires afin d’ajouter un deuxième court de compétition avec appel de ligne électronique à côté du Court central, qui peut accueillir 1000 spectateurs et qui proposait les appels de ligne électroniques pour la première fois cette année. Les joueurs et les amateurs ont beaucoup aimé cette nouveauté.  

« Cela a vraiment renforcé le statut du tournoi, le faisant ressembler à un tournoi de classe mondiale », a expliqué De Voest.

Un pilier pour le développement des joueurs canadiens

La présence de tournois du calibre du VanOpen au Canada est essentielle à la structure de compétition de Tennis Canada et, plus important encore, au développement de la prochaine génération de champions canadiens qui gonflera les rangs des professionnels.  

Pour les juniors canadiens de 16 à 18 ans, le VanOpen leur permet d’avoir un avant-goût du tennis professionnel, d’apprendre les rudiments du métier, de se mesurer à des joueurs plus aguerris tout en observant comment ils se comportent sur le terrain et en dehors.  

« Le fait qu’un tournoi comme celui-ci ait lieu chez moi m’a permis d’être exposée au tennis professionnel dès un jeune âge et de nourrir l’ambition de suivre les traces des joueuses professionnelles de tennis. Le VanOpen a été à la fois ma première expérience en tant que spectatrice et en tant que compétitrice dans le tennis professionnel », mentionnait la joueuse canadienne Rebecca Marino. Mon premier souvenir remonte à mon enfance, quand j’ai eu la chance de voir jouer Maria Sharapova avant qu’elle ne devienne une grande vedette. Ce dont je me souviens le plus, c’est d’avoir été impressionnée par le calibre des joueuses professionnelles qui participaient au tournoi, et cela m’a permis de croire que je pourrais aussi faire carrière au tennis un jour. » 

C’est exactement le genre d’expérience positive que certaines des meilleures juniors du Canada ont vécu à Vancouver la semaine dernière. En effet, Cadence Brace, Kayla Cross, Bianca Jolie Fernandez et Marina Stakusic ont pu s’entraîner avec des joueuses plus établies comme Eugenie Bouchard, Rebecca Marino, Kristina Mladenovic et Carol Zhao. Cross a même eu la chance de faire équipe avec Bouchard en double et de gagner un match. Cela peut sembler bien peu, mais ce genre d’ambiance d’équipe est important à cette étape de leur développement.

Kayla Cross - Granby 2022 1st round
Kayla Cross
Photo: Sarah-Jade Champagne

Sachant qu’une percée au VanOpen peut les propulser vers de plus hauts sommets, De Voest et Lee se sont assurés de donner tous les laissez-passer du tournoi à des Canadiens, même s’ils auraient pu être tentés de convaincre des joueurs mieux classés de se joindre à la fête. Un geste que Sylvain Bruneau, entraîneur national en chef pour le tennis féminin à Tennis Canada, a beaucoup apprécié.  

« Je suis extrêmement heureux et reconnaissant envers Carlota et Rick ; ils ont été très coopératifs et professionnels, mentionnait Bruneau. Les filles jouent très bien à Granby cette semaine et c’est totalement lié à l’expérience qu’elles ont vécue à Vancouver. »

Lee et De Voest espèrent qu’un cinquième champion canadien sera couronné très bientôt à Vancouver, après les triomphes de Vasek Pospisil, Frédéric Niemeyer, Stéphanie Dubois et Aleksandra Wozniak. Il n’est donc pas étonnant que les tableaux accueillent le plus de Canadiens possible. Des gens comme eux, de vrais passionnés du tennis, sont tout aussi importants que les tournois qu’ils organisent.  

« Si vous voulez sérieusement développer le tennis, vous avez besoin d’une solide structure de tournois nationaux, expliquait Bruneau. Nous avons besoin de tournois professionnels au Canada pour aider les joueurs à faire la transition vers le niveau supérieur et Vancouver joue ce rôle à la perfection. »

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