Martin Sidorjak
Le troisième tournoi du Grand Chelem de la saison est désormais derrière nous après deux semaines d’action au All England Lawn Tennis & Croquet Club.
Le Serbe Novak Djokovic a ajouté une nouvelle pièce de collection à son armoire de trophées déjà bien remplie, et une nouvelle championne a émergé en la personne d’Elena Rybakina. La saison sur surface dure est à nos portes et les joueurs se préparent maintenant pour une importante étape nord-américaine, soit l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers à Montréal et à Toronto.
Voici les quatre constats à la suite de Wimbledon :
1. Novak Djokovic règne sur le gazon du All-England Club
La clé de son succès est peut-être son régime alimentaire à base de plantes.
L’aisance de Novak Djokovic sur le gazon était bien en évidence au cours de la quinzaine de Wimbledon alors que le célèbre Serbe était sacré champion pour la quatrième fois consécutive à Londres.
Il s’agit là d’un titre important, puisque Djokovic a dépassé Roger Federer grâce à son 21e triomphe en tournois du Grand Chelem et qu’il ne se trouve qu’à un trophée de Rafael Nadal pour le premier rang des joueurs les plus titrés en simple masculin.
Après une excellente première semaine, Nole s’est retrouvé dans l’eau chaude en quart de finale.
Le jeune Italien Jannik Sinner n’avait pas froid aux yeux : il venait d’éliminer Carlos Alcaraz au tour précédent et menait 7-5 et 6-2 contre Djokovic.
Sans même un soupçon de panique, Djokovic a fait basculer le match en sa faveur.
Il a brisé son rival tôt dans les trois manches suivantes avant de s’imposer en des comptes de 5-7, 2-6, 6-2, 6-2 et 6-3.
Au carré d’as, il a éliminé l’espoir britannique Cameron Norrie en quatre manches avant de prendre la mesure de Nick Kyrgios, qui participait à sa première grande finale, par 4-6, 6-3, 6-4 et 7-6(3).
La séquence victorieuse de Djokovic au All-England Club est maintenant de 28 matchs depuis 2018. Le Serbe a égalé son idole Pete Sampras au deuxième rang des joueurs les plus titrés à Wimbledon (7) et est le seul à détenir sept couronnes de simple masculin ou plus dans deux tournois majeurs (il en a neuf à Melbourne).
Malheureusement, à ce jour, Djokovic ne pourra pas participer à l’Omnium Banque Nationale de Montréal en raison de son statut vaccinal.
2. Rencontre la plus récente championne d’un tournoi du Grand Chelem : Elena Rybakina
En dehors du terrain, elle est timide et réservée.
Sur le court, elle laisse sa raquette faire le travail.
Elena Rybakina a surpris le monde du tennis en réalisant un parcours de rêve à Wimbledon, battant Ons Jabeur 3-6, 6-2 et 6-2 en finale pour s’approprier la couronne du simple dames.
Il s’agit de son premier titre en tournois du Grand Chelem et du troisième de sa carrière, et cela nous rappelle la profondeur et la parité du tennis féminin qui couronne de nouvelles championnes chaque semaine.
Rybakina est la première championne kazakhe d’un grand chelem — elle défend les couleurs de ce pays depuis 2018. Elle a utilisé la puissance de son service à bon escient sur le gazon et a dicté le jeu depuis la ligne de fond grâce à son coup droit pénétrant.
Au début du tournoi, elle a anéanti les espoirs de la Canadienne Bianca Andreescu en l’éliminant 6-4 et 7-6(5) au deuxième tour.
La performance la plus marquante de la quinzaine a sans doute été sa victoire de 6-3 et 6-3 en demi-finale aux dépens de la championne de 2019, Simona Halep.
Rybakina est encore relativement peu connue dans le monde du sport, et en août, les amateurs de tennis de Toronto auront l’occasion de faire connaissance avec cette nouvelle championne.
L’an dernier, à sa première participation à l’Omnium Banque Nationale, la joueuse de 23 ans s’était inclinée au premier tour, à Montréal.
3. Halep et Maria : des joueuses aguerries s’illustrent
La Roumaine Simona Halep est une habituée des grandes scènes.
En fait, l’ancienne numéro un mondiale possède deux grands titres, soit ceux de Roland-Garros 2018 et de Wimbledon 2019.
Si Halep a été diminuée par des blessures au cours des deux dernières saisons et a été évincée du Top 100, elle reprend confiance en 2022.
Plus tôt cette année, la joueuse de 30 ans a récolté son 23e titre de simple au tournoi estival de Melbourne, en Australie.
Maintenant qu’elle fait équipe avec le réputé entraîneur Patrick Mouratoglou, Halep est de nouveau une menace dans les grands tournois.
Elle a connu un excellent parcours à Wimbledon, remportant cinq duels consécutifs en deux manches, éliminant notamment Paula Badosa et Amanda Anisimova.
Halep a participé à trois finales au Canada et a conquis deux trophées.
Entre-temps, l’Allemande Tatjana Maria a signé son meilleur résultat en tournois du Grand Chelem, accédant au carré d’as avant de tomber aux mains d’Ons Jabeur.
Maria, qui est la mère de deux enfants, est une ancienne membre du Top 50 et sa carrière connait un deuxième souffle en 2022.
En avril, elle a remporté son deuxième titre de simple de la WTA à la Copa Colsanitas, en Colombie.
Elle a semblé très à l’aise sur le gazon lors de sa victoire en trois manches face à Sorana Cirstea au deuxième tour de Wimbledon.
Elle a ensuite fait tomber la cinquième mondiale Maria Sakkari en deux manches, avant d’indiquer la sortie à Jelena Ostapenko en des comptes de 5-7, 7-5 et 7-5.
En quart de finale, elle a remporté une bataille allemande face à Jule Niemeier, et a ensuite fourni de vaillants efforts dans sa défaite en demi-finale.
Maria est une joueuse astucieuse et tactique, qui utilise beaucoup l’effet coupé et les angles, en plus d’exceller au filet.
Elle nous rappelle qu’avec une bonne dose de détermination et la santé, il n’est jamais trop tard pour poursuivre ses rêves.
4. Les Canadiens tenteront de se reprendre sur surface dure
Les Canadiens n’ont pas produit les résultats espérés à Wimbledon.
Chez les hommes, Denis Shapovalov a tout de même mis fin à une désastreuse séquence de six défaites en prenant la mesure du Français Arthur Rinderknech au premier tour.
L’Américain Brandon Nakashima a toutefois coupé court aux espoirs du Canadien au deuxième tour en signant un gain de 6-2, 4-6, 6-1 et 7-6(6).
Le Montréalais Félix Auger-Aliassime, en grande forme depuis le début de la saison, n’a pas réussi à se départir de Maxime Cressy, son adversaire du premier tour.
L’Américain d’origine française a produit 19 aces et a dominé au filet, gardant Auger-Aliassime sur les talons dans un gain de 6-7(5), 6-4, 7-6(9) et 7-6(5).
Dans le passé, Shapovalov et Auger-Aliassime ont tous deux montré leur préférence pour les surfaces dures, principalement à Flushing Meadows.
Ils seront tous deux de la partie à l’Omnium Banque Nationale de Montréal, en août.
Du côté féminin, même si Bianca Andreescu a atteint la finale du tournoi sur gazon de Bad Homburg, en Allemagne, son parcours à Wimbledon a été stoppé au deuxième tour par la future championne, Rybakina.
La Vancouvéroise Rebecca Marino a pris part au tableau principal pour a première fois depuis 2011 et vient de réintégrer le Top 100 cette semaine malgré sa défaite au premier tour au All-England Club contre la qualifiée Katarzyna Kawa.
C’est Gaby Dabrowski, d’Ottawa, qui s’est rendue le plus loin à Wimbledon en accédant aux quarts de finale du double mixte aux côtés de l’Australien John Peers.
Andreescu sera la vedette de la séance de soirée du mardi 9 août de l’Omnium Banque Nationale au Sobeys Stadium de Toronto, théâtre de son triomphe en 2019.
Marino et Dabrowski prendront également part au tournoi.
Leylah Annie Fernandez, finaliste des Internationaux des États-Unis de 2021, a raté Wimbledon en raison d’une blessure au pied, mais devrait effectuer un retour au jeu en août, à temps pour l’Omnium Banque Nationale.
On pourrait même voir Eugenie Bouchard, finaliste de Wimbledon en 2014. La Montréalaise est absente du circuit depuis plus d’un an en raison d’une blessure et d’une opération à l’épaule, mais elle progresse rapidement et prévoie revenir au jeu bientôt.
Quoi qu’il en soit, les talents canadiens ne manqueront pas sur les courts du Stade IGA et du Sobeys Stadium.