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En cette (très) courte période où la plupart des vedettes du tennis mondial se reposent, c’est le temps idéal pour consacrer cette édition de mon blogue aux podiums de l’année 2022.
Oui, « des » podiums, puisque le fait de donner un(e) seul(e) gagnant(e), dans chaque catégorie de chaque circuit, me semble un exercice trop difficile et déchirant. Trop de candidats et de performances exceptionnels pour se limiter à un seul choix.
Certains vous surprendront (Nadal ou Djokovic ?), d’autres seront identiques aux vôtres et à ceux des nombreux médias, spécialisés ou non. Mais on ne se lasse jamais de relire les exploits de nos étoiles du tennis.
WTA : Les podiums de 2022
Top 3 : Joueuses
1- Iga Swiatek
Voilà bien la définition d’un choix unanime. Et pour cause.
Au mois de mars, Iga Swiatek a reçu en cadeau son premier rang mondial quand la retraite surprise de la reine australienne Ashleigh Barty a propulsé la Polonaise sur le trône, sans qu’elle l’ait demandé.
Mais un tel cadeau ne se refuse pas. Et personne n’allait le lui enlever par la suite comme l’a confirmé l’année infernale qu’elle a fait subir aux autres joueuses et au service des statistiques de la WTA.
Entre les 22 février et le 5 juin, elle a aligné 35 victoires et remporté six tournois consécutifs. Au total, c’est huit titres et un dossier de 65 gains et 9 revers qui coiffent sa saison époustouflante. Sans oublier un sommet gênant (pour les autres) de 19 manches remportées par la marque de 6-0.
Sans pitié, sans complexe, sans peur.
2- Coco Gauff ET Jessica Pegula
Oui, une DOUBLE nomination… pour une DOUBLE raison. Ou comme si nous avions ici une joueuse à deux têtes.
Leurs réalisations en 2022 sont fascinantes. Pegula et Gauff sont 6e et 7e en simple… tout en étant 3e et 4e en double. Voilà des lunes que des athlètes ont réussi à se hisser aussi haut, dans les DEUX classements simultanément, au terme d’une même année.
Jamais en 13 ans (2009) deux joueuses n’avaient réussi à se qualifier pour les Finales WTA dans les deux catégories.
3- Caroline Garcia
La deuxième moitié de saison de Garcia était littéralement une charge à fond de train.
Gagner 70 rangs dans une année est déjà exceptionnel. Mais quand la destination est le Top 10, c’est stupéfiant. Et terminer dans le Top 5, c’est carrément fabuleux.
De 74e à 4e, voilà l’hallucinante seconde moitié d’année de cette Française qui a explosé à partir du 19 juin.
Elle a signé 36 victoires et subi seulement 9 défaites au cours de ces six mois, raflant au passage les titres à Bad Homburg et à Gdynia, participant à une demi-finale aux Internationaux des États-Unis, sans oublier la conquête de la couronne titre des Finales de la WTA.
Tout ça à… 28 ans, après plusieurs années difficiles.
Il fallait que les deux premières places comptent des joueuses exceptionnelles pour la priver du haut du podium.
Top 3 : Recrues
1- Linda Fruhvirtova
L’aînée des sœurs prodiges de la Tchéquie est passée du 279e au 78e rang, une progression géante de 201 échelons.
Plus impressionnant, entre le 20 février et le 18 septembre, c’est une ascension de 253 rangs (de 327e à 74e) que Linda a réalisée en seulement sept mois. Tout ça à 17 ans !
Sa fiche est de 29 victoires et 17 défaites, mais, SURTOUT, elle a atteint deux finales, dont une de niveau WTA 250 où elle a raflé le titre (Chennai, Inde). Elle compte aussi des victoires consécutives face aux vétéranes Kovinic, Mertens et Azarenka, à Miami.
2- Quiwen Zheng
Maintenant âgée de 20 ans, c’est tout de même principalement à 19 ans que la Chinoise a réalisé l’ensemble de ce bond de 99 rangs en 2022 (du 126e au 27e). Elle a atteint trois finales, raflant deux titres au passage (Orlando/W 60 et Valence/WTA 125).
Elle a joué un total de 56 matchs, qualifications comprises, pour un dossier de 38 gains et 18 revers. À son tableau de chasse, elle a épinglé des noms comme Stephens (2 fois), Halep, Cornet, Jabeur, Andreescu, Ostapenko, Badosa et Muguruza.
Si ce n’était de la précocité de l’adolescente tchèque, elle aurait été première.
3- Jule Niemeier
Un peu sur le tard, à 23 ans, l’Allemande n’en est pas moins une joueuse prometteuse. Elle est passée du 133e au 67e échelon de la WTA au cours de l’année, une hausse de 66 places, alors qu’elle a disputé 60 matchs (39 victoires et 21 défaites).
Ses faits d’armes sont une éblouissante participation aux quarts de finale de Wimbledon où l’une de ses victimes était Anett Kontaveit, alors troisième mondiale.
Top 3 : revenantes
1- Tatjana Maria
Après avoir accouché de son deuxième enfant, la sympathique Allemande a repris raquettes et espadrilles avec détermination.
En février, elle a aligné 13 victoires en 14 matchs dans trois tournois. Elle a gagné à Rome, aux États-Unis (W 60), et à Bogota, en Colombie (WTA 250). Mais son exploit de l’année restera sa surprenante demi-finale à Wimbledon.
En huit mois, de février à octobre, elle est passée du 311e au 69e échelon, un bond de 242 rangs.
2- Daria Saville
L’Australienne, qui n’avait pas joué de toute l’année 2021 en raison d’une blessure au tendon d’Achille, a été impressionnante en passant de la 627e à la 50e place, une progression de 557 échelons entre février et septembre.
Elle a notamment fait les quarts de finale au tournoi WTA 1000 de Miami et la finale au WTA 250 de Granby où elle s’est inclinée face à la Russe Daria Kasatkina, alors 10e mondiale.
3- Donna Vekic
La Croate de 26 ans a gagné 65 places (de 112e à 47e) au cours de l’année. Ce sont toutefois ses dix derniers matchs (7 victoires et 3 défaites) à l’automne qui ont impressionné.
Et surtout, son tournoi de San Diego (WTA 500) où elle a littéralement épaté le monde du tennis avec des victoires successives face à la brochette de vedettes telles les Sakkari (7e), Pliskova (22e), Sabalenka (5e) et Collins (19e), avant de perdre une finale en trois manches contre la meilleure joueuse mondiale, Iga Swiatek.
ATP : Les podiums de 2022
Top 3 : Joueurs
1- Novak Djokovic
D’entrée, disons que le Serbe n’a plus besoin de présentation.
Ce diable d’homme est toujours le plus craint des joueurs de l’ATP. Même à 35 ans. Même s’il rate un tiers de la saison. Son rendement, depuis la mi-avril, n’était rien d’autre que… phénoménal ! En 43 matchs, il a compilé une fiche de 39 victoires et 4 défaites. Pour l’ensemble de l’année : 41 gains et 6 revers.
En raison de ses convictions et du contexte pandémique mondial, il a raté deux tournois du Grand Chelem, en plus d’être privé des points de sa victoire lors d’un troisième (Wimbledon). Ainsi, il aura perdu plus de 8 000 points en quatre mois seulement (juill.-nov.).
Et pourtant, il a trouvé le moyen de terminer au cinquième rang du classement de 2022, à 2 000 points seulement du meneur. Un internaute a trouvé un moyen des plus imagés — et amusant —, mais tout de même plutôt juste, pour illustrer le parcours du Djoker en 2022.
Il y a eu beaucoup de chemin parcouru depuis ce jour de 1991 quand, à l’âge de 4 ans, on a mis une raquette dans les mains d’un petit garçon prénommé Novak.
2- Rafael Nadal
C’est lui que beaucoup de journalistes identifient comme le meilleur joueur de 2022. Et c’était un choix tout aussi défendable.
Comme Djokovic, Nadal a dû surmonter beaucoup d’adversité. Cependant, malgré sa blessure récurrente au pied gauche et celle qu’il a subie aux abdominaux, son palmarès est impressionnant. Surtout celui de son début d’année.
L’Espagnol a démarré la saison tel un furieux taureau (de Manacor) sortant de l’enclos. Trois titres consécutifs, 20 victoires de suite et un dossier de 35 victoires et 3 défaites du 1er janvier au 10 juillet. Là-dessus, deux autres titres en tournois du Grand Chelem (Melbourne et Paris).
Dans ce sprint aux titres de tournois majeurs, il a pris les devants sur Djokovic avec 22 trophées comparativement à 21 pour le Serbe.
On ne sait combien de temps son corps tiendra le coup, mais sa fougue reste admirablement… unique.
3- Carlos Alcaraz
Dauphin de Nadal, surdoué au jeu complet, il était jusqu’en septembre un sérieux candidat au haut du podium. C’est sa fin de saison qui l’aura fait régresser de la première à la troisième marche. Son automne en demi-teinte, écourté par une blessure l’ayant privé des Finales de l’ATP, a jeté une ombre légère sur sa stupéfiante année 2022.
Il a dominé l’ATP avec cinq titres. Le dernier, celui des Internationaux des États-Unis, lui a fourni le premier rang mondial comme bonus.
Mais, en raison de la guerre en Ukraine, des conséquences pour les Russes et les Biélorusses, ainsi que des déboires pandémiques de Novak Djokovic, certains continueront de placer un astérisque à côté de son nom et de sa place au sommet du classement. Peu importe, ce sera à Carlos de les faire mentir et de consolider sa place au cours de 2023.
L’Espagnol de 19 ans a tout ce qu’il faut pour faire partie de l’élite longtemps. Car, lorsqu’on peut réaliser des échanges et gagner des points comme ceux-là, l’avenir est très prometteur.
Top 3 : Recrues
1- Holger Rune
Au tennis professionnel, les prodiges ne percent pas tous les ans. Cette année en a produit deux.
Outre Carlos Alcaraz, le Danois de 19 ans Holger Rune a fait écarquiller bien des yeux, particulièrement dans sa deuxième moitié de la saison où il a mis le pied dans le Top 10 pendant deux semaines. Lors d’un automne infernal, il a participé à quatre finales consécutives, remportant deux titres au passage. Il a terminé l’année avec quatre trophées.
En 2022, Rune est passé du 103e au 11e échelon de l’ATP, une progression de 92 rangs. C’est carrément phénoménal.
2- Jack Draper
Le colosse britannique de 20 ans a lui aussi fait écarquiller des yeux. Passant de la 265e à la 42e place. C’est donc un bond spectaculaire de 223 rangs qu’il a effectué.
Les amateurs canadiens se rappelleront son impeccable prestation qui a privé Félix Auger-Aliassime de progresser, au 2e tour des Internationaux des États-Unis (6-4, 6-4, 6-4). Il avait déjà fait le coup à Stefanos Tsitsipas, au 2e tour, à Montréal.
3- Ben Shelton
L’Américain de 20 ans n’est pas sorti des États-Unis et il n’a commencé à jouer que le 4 juin. Mais il a tout de même grimpé de… 477 rangs !
C’est que le champion universitaire des États-Unis a quitté les Gators de la Floride pour devenir professionnel au mois d’août seulement, ce qui explique son départ tardif.
En 49 matchs, principalement sur le Circuit Challenger, il a compilé un intéressant dossier de 38 gains et 11 revers pour passer de la 573e à la 96e place de l’ATP. Il a d’ailleurs conclu son année avec trois titres consécutifs aux Challengers de Charlottesville, de Knoxville et de Champaign.
Top 3 : Revenants
1- Borna Coric
Au cours des deux dernières années, le Croate a été ennuyé par une blessure à l’épaule et ce n’est qu’à partir du mois de mai 2022 qu’il a pu enfin jouer régulièrement. La suite a été spectaculaire, comme en fait foi sa progression de la 279e à la 26e place (gain de 253 places) entre le 22 mai et le 11 septembre, avec le titre du Masters 1000 de Cincinnati au passage.
2- Dominic Thiem
Après avoir soigné une sérieuse blessure au poignet, l’Autrichien a perdu ses sept premiers matchs de l’année. Mais Thiem a retrouvé ses marques, petit à petit, au point de grimper du 352e au 100e rang dans un intervalle de trois mois et demi (du 12 juin au 30 octobre). Il compte trois demi-finales en tournois de catégorie 250 de l’ATP à Gstaad, Gijon et Anvers.
3- Stan Wawrinka
Le vétéran suisse n’a pas réalisé de retour miraculeux comme Borna Coric, mais il a continué de vivre sa passion au maximum. En début d’année, il était 361e au classement, mais il l’a terminé au 148e échelon (un gain de 213), tout ça en ne disputant que 25 matchs, qualifications comprises.
Il a disputé une demi-finale à Moselle (ATP 250) et un quart de finale à Bâle (ATP 500).
Courriel : privard@tenniscanada.com
Twitter : @paul6rivard
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