Photo : Ben Dashwood – Atlanta SCAD Athletics
Depuis 45 ans, le 8 mars est associé à la Journée internationale des femmes.
À Tennis Canada (TC), comme dans bien des entreprises et des organismes, cette journée a une résonnance particulière. Par ailleurs, si le but d’une journée officielle est de porter à la réflexion et à un regard sur le chemin parcouru, il faut que l’action perdure pendant les 364 autres jours de l’année.
Au cours des dernières années, TC s’est investi dans une mission aussi louable qu’admirable et le mot « équité » s’y trouve toujours associé. Et on ne parle pas seulement d’avoir une répartition équitable au sein de la direction — ce qui vient d’être atteint —, mais bien d’une démarche structurée, évolutive et efficace pour atteindre les objectifs d’équité des genres.
Et, en plus de l’équité, il y a l’adaptation à la réalité d’aujourd’hui.
Lorsqu’elle avait le même âge que les enfants sur cette photo, soit vers 1995, Valérie Tétreault ne vivait pas la même réalité que ceux d’aujourd’hui. Car les filles de 7 ou 8 ans, comme celles de 14 ou 15 ans, n’évoluaient pas dans le même environnement. Les choses ont bien évolué.
« Je pense qu’aujourd’hui, on est plus capable de personnaliser et d’ajuster ce qu’on offre aux jeunes joueuses. Tant dans l’approche que dans l’entourage. Nous n’avons pas encore toutes les ressources désirées, mais ça fait partie de notre programme de recruter plus d’entraîneuses, ce qui est un besoin réel. Car même si ce n’est pas 100 % des athlètes, plusieurs le préfèreraient parce qu’elles se sentent peut-être mieux comprises et que l’approche est différente », souligne Valérie, qui tient à préciser qu’il y a encore du travail à faire pour convaincre plus de jeunes filles de persévérer dans ce sport. Et ça passe par le fait de repenser les entraînements et les tournois.
« Oui, le tennis est un sport individuel, mais à cet âge, c’est important de leur faire sentir qu’elles font partie d’un groupe et qu’il peut exister un côté “social” intéressant. Ça fait partie des réflexions que nous avons avec les associations provinciales. »
Et même si elle n’insistera jamais pour qu’elle suive ses traces sportives, Valérie amène déjà sa fille de deux ans et demi, Adélaïde, sur les abords des courts de tennis. Et elle se met à rêver.
« Je suis curieuse de repasser par ce processus-là à travers ma fille, et voir à quel point les choses ont évolué depuis mon temps. Mais déjà, avec ce que je vois chez Tennis Canada comme efforts d’assurer un sport plus sécuritaire pour les jeunes filles, ça me rassure. »
« Filles. Set. Match. »
Il y a bientôt deux ans, rappelons-le, TC avait lancé l’ambitieux programme d’équité des genres et dont la première campagne s’intitulait « Filles. Set. Match. ». Sur la page de cette initiative, on y apprenait, entre autres, des tas de statistiques et de faits qui justifiaient le coup de barre à donner.
À ce moment-là, il aurait été difficile de choisir une meilleure ambassadrice que Bianca Andreescu.
Car hormis le succès et la célébrité mondiale obtenus par cette jeune Canadienne, ses difficultés reliées aux blessures, à la pandémie et à la dépression qui s’ensuivit, lui ont donné cette dimension humaine si importante lorsque des jeunes filles se tournent vers elle.
En marge de ce lancement, j’avais eu des entretiens des plus intéressants avec trois femmes de l’entreprise, des actrices majeures dans la compréhension de cette réalité : Jennifer Bishop, alors présidente du conseil d’administration de TC, Valérie Tétreault, alors directrice des communications, ainsi que Séverine Tamborero, directrice des clubs haute performance et du développement U10.
Et c’est une simple phrase, évoquée par cette dernière, qui avait suggéré le titre de cet article.
Près de deux ans après le lancement de ce programme, Tennis Canada passe à la vitesse supérieure et annoncera, plus tard en mars, les nouvelles étapes de ce programme d’équité, notamment en créant un cercle d’ambassadrices et d’ambassadeurs.
D’ailleurs, l’été prochain, on répétera l’expérience concluante que fut, au cours de l’OBN 2022 de Toronto, la conférence sur l’équité des genres.
Cette activité mettait en vedette la légendaire Billie Jean King qui, vous le savez, en connaît un brin sur la recherche d’équité des genres.
Outre madame King, on y retrouvait plusieurs personnalités du sport et de la santé dans le sport. Ces dernières ont fait entendre leur voix et ont raconté leurs expériences de succès et de détermination.
La conférence, intitulée « Hors pair », deviendra un rendez-vous annuel dans la Ville reine.
À ce groupe, on aurait pu ajouter une conférencière, compte tenu de son parcours de joueuse de la WTA, puis de directrice des communications de Tennis Canada et analyste à la télévision francophone québécoise pendant la décennie qui a suivi sa retraite.
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Mais impossible pour celle-ci — Valérie Tétreault —, car elle est occupée 18 heures par jour par ses fonctions à Montréal durant le tournoi.
Et comme elle vient de succéder à Eugène Lapierre comme directrice du tournoi, elle ne pourra être présente l’été prochain, non plus, pour la prochaine conférence « Hors pair ».
Sur les courts… et dans les bureaux
Au même titre que l’approche envers les jeunes joueuses, Valérie parle aussi d’un « monde meilleur » pour les femmes dans les entreprises.
« Je suis privilégiée d’évoluer dans le monde actuel, et c’est grâce au travail de plusieurs activistes des générations qui nous ont précédées », reconnaît-elle.
« J’ai eu la chance de gagner ma vie dans un sport professionnel et ça ne fait tout de même pas très longtemps que la chose est possible, pour des femmes. Puis, de pouvoir occuper ces différents postes chez Tennis Canada… d’être nommée la première directrice du tournoi pour l’épreuve montréalaise, toutes ces occasions ont été bien accueillies. La même chose lorsque j’étais analyste à TVA Sports où j’ai été bien accueillie. »
Oui, le milieu sportif et professionnel est assurément meilleur.
Et c’est un peu à l’image de ce 6 octobre dernier, lorsque son mentor, Eugène Lapierre, lui a remis les clés de l’Omnium Banque Nationale.
La photo de famille que prenait alors le grand patron de Tennis Canada, Michael Downey, illustrait ce sentiment de groupe et cette atmosphère d’égalité qui régnait chez les employés, tous grades confondus.
Un peu d’histoire
Si le 8 mars a été officiellement désigné en 1977 par l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour célébrer ce jour spécial, c’est 66 ans plus tôt, soit le 19 mars 1911, qu’une première journée internationale des femmes a été célébrée. On y revendiquait le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail. Ce jour-là, plus d’un million de personnes ont participé aux rassemblements tenus en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse.
À partir de ce moment, lentement mais sûrement, les iniquités sont tombées les unes après les autres grâce à la détermination, la volonté et la patience de millions de femmes décidées à obtenir justice, réparation et… une vie tout simplement normale.
Ce long parcours, qui n’est pas terminé, regorge de dates et d’événements mémorables que je vous invite à consulter en parcourant la chronologie sur cette page du site Web de l’ONU.
En terminant, il faut rappeler que si le 8 mars est la Journée internationale des femmes, 2023 sera l’année du 50e anniversaire de la WTA.
J’en ai fait le sujet de mon blogue hebdomadaire sur le site de l’Omnium Banque Nationale, le 1er mars dernier.
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