Photo : Martin Sidorjak
Il s’appelle Dusan Lajovic.
Il n’a en commun avec le plus grand joueur serbe de l’histoire que les quatre dernières lettres de son nom de famille. Mais au fil des ans, il est celui qui tient le vilain rôle quand les amateurs voient leurs favoris du Top 10 ou du Top 20 se retrouver sur le même court que le natif de Belgrade.
Il est la bête noire, le cas problème, le match-piège pour beaucoup de têtes de série.
Lorsque j’ai constaté que Félix Auger-Aliassime serait confronté à Dusan Lajovic pour son premier match de 2023 sur terre battue, je n’étais pas particulièrement heureux. Ni confiant.
J’ai même évité de faire part de mon inquiétude sur Twitter pour éloigner le mauvais sort de mon jeune compatriote.
Peine perdue. Vous connaissez la suite.
Après un départ horrible, Félix s’est ressaisi et il a affiché sa maîtrise habituelle. Son manque de matchs sur l’ocre l’a toutefois rattrapé et il s’est finalement incliné 6-2, 3-6, 7-6 (5) devant l’énigmatique joueur de la Serbie.
Oui, énigmatique. Car ce vétéran de 32 ans n’a jamais dépassé le 23e rang mondial.
La courbe de son classement ATP des neuf dernières années imite celle, régulière et inégale, des montagnes russes dans votre parc d’attractions préféré. Ou encore celle de ce placement boursier qui vous fait rager, mais que vous ne pouvez vous résoudre à vendre…
Revenons en 2023. Lajovic connaît une de ses plus belles poussées de sa carrière. Lorsqu’il a renvoyé Félix au vestiaire, le 29 avril, il remportait sa septième victoire consécutive, ce qui ne lui était jamais arrivé à l’ATP. Avant Madrid, il venait de remporter le tournoi de Banja Luka, en Bosnie-Herzégovine. Le deuxième titre de sa carrière.
Au cours de cette séquence, il a épinglé trois membres du Top 10 à son tableau de chasse alors qu’il n’avait réussi l’exploit que cinq fois auparavant.
Cette année, il a aligné des triomphes face à Diego Schwartzman, Maxime Cressy, Andy Murray, sans oublier cette hécatombe de compatriotes (Krajinovic, Djere et… Djokovic !) à Banja Luka, avant de remporter la finale devant Andrey Rublev.
Vous comprenez un peu mon inquiétude lorsqu’Auger-Aliassime, après avoir été hors compétition pendant près de cinq semaines, reprenait le collier à Madrid pour son premier match de la saison sur terre battue.
Pourquoi Lajovic est-il mon « autre Serbe » même s’il y en a trois autres à part lui et Djokovic dans le Top 100 mondial ?
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Parce qu’à 32 ans, il est toujours celui qui embête régulièrement la compétition. Malgré l’arrivée successive des Filip Krajinovic, Laslo Djere et Miomir Kecmanovic au fil des ans.
Enfin, ce qui ne nuit pas, il se classe dans mon Top 5 des (beaux) revers à une main du tennis masculin.
Je sais, mais que voulez-vous, j’ai un faible pour ce qui était la norme, il y a quatre ou cinq décennies, mais qui est devenu avec le temps l’exception.
Et qui a fait de joueurs comme Roger Federer, Richard Gasquet, Stan Wawrinka, Stefanos Tsitsipas, Denis Shapovalov, Dominic Thiem, Grigor Dimitrov et… Dusan Lajovic des athlètes que j’adore regarder un peu plus chaque fois.
Gagne ou perd.
Un tirage au sort spectaculaire
Qu’y a-t-il de plus routinier que ce tirage au sort, précédant les matchs de tennis, suivi des traditionnelles photos des deux athlètes, seuls ou avec un dignitaire choisi par l’organisation du tournoi ?
Le 27 avril dernier, à Madrid, l’arbitre Mohamed Lahyani s’est retrouvé au centre d’une situation amusante qui s’est transformée en moment surréaliste avant le match opposant Andrey Rublev et Stan Wawrinka.
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Je n’avais jamais vu deux joueurs s’amuser autant alors que 99,9 % des autres fois, ils sont sérieux, hyper concentrés et qu’ils ont hâte que ce protocole se termine pour amorcer leur échauffement d’avant match.
Une méprise, par l’arbitre Mohammed Lahyani, quant aux symboles gravés sur chaque côté de la pièce de monnaie (virtuelle, de surcroit) a été à l’origine d’une contestation amusante des deux joueurs.
Le tout s’est terminé en partie de… poche, papier, ciseau.
Du jamais vu dans l’histoire du tennis professionnel.
Inédit. Et hilarant !
Après un match chaudement disputé, et plus sérieux, Rublev a prévalu 7-5 et 6-4, égalant ainsi à 2-2 leur face-à-face depuis leur tout premier affrontement en 2016.
Chasse au canard à Madrid
On a vu l’image des centaines de fois sur les terrains de football, de baseball ou de soccer. Quand ce n’est pas un chien, un chat ou un écureuil, ce sont les pigeons.
À Madrid, le 27 avril dernier, c’était plus gros qu’un pigeon. C’était plutôt un dodu canard qui avait décidé d’aller se balader sur l’ocre madrilène pendant le match opposant le Français Adrian Mannarino et le Brésilien Tomas Martin Etcheverry.
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Le Français n’a pas levé le petit doigt pour l’en chasser – tout au plus a-t-il faiblement dirigé une balle vers le volatile format géant – avant de laisser un jeune préposé s’occuper du problème.
Un chasseur de balle devenu, l’espace de quelques secondes, un chasseur d’oiseau.
Quelques minutes plus tard, c’est Etcheverry qui chassait son rival du terrain grâce à un score sans appel de 6-0 et 6-4.
Même si c’est peu usuel, ce n’est pas la première fois qu’un animal fait irruption sur un court de tennis ou ses abords. Chiens, pigeons, écureuils, chats et même iguanes y ont été vus.
J’avais d’ailleurs abordé ce sujet, le premier mars dernier, à la fin d’une édition spéciale consacrée aux animaux.
Mais ce canard espagnol était probablement une grande première. On peut même dire que dans ce domaine, il remporte la palme…
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