Leylah Fernandez crouches on court an yells after a win

Photo : Martin Sidorjak/Tennis Canada

Un des sports préférés des amateurs de sport restera toujours le jeu des prédictions.

À l’aube d’une nouvelle année, impossible de ne pas demander à des experts de jouer avec nous et de scruter attentivement leur boule de cristal pour savoir ce que nous réservent les espoirs et les vedettes du tennis canadien en 2022.

Sylvain Bruneau et Guillaume Marx, respectivement responsables des programmes de l’élite féminine et masculine chez Tennis Canada, se sont livrés à l’exercice, tout en supposant, bien sûr, que les nôtres soient épargnés par les blessures et que la pandémie de COVID-19, sous contrôle, permette une vie presque normale.

WTA

Les dames d’abord.

À seulement deux ans d’intervalle, Bianca Andreescu et Leylah Annie Fernandez ont atteint la finale des Internationaux des États-Unis. Et si elles l’ont fait, ce n’était pas un hasard. Voilà pourquoi on peut s’attendre à ce que la première puisse retrouver sa place dans le Top 10, sinon le Top 20 et que la seconde puisse l’y côtoyer. Quand et comment ? Difficile de le prédire, sinon que ces joueuses en santé ont tout ce qu’il faut pour inquiéter l’élite mondiale.

« La barre est haute pour Leylah. Elle ne retranchera évidemment pas 64 places comme en 2021, mais une chose est certaine, son classement aura progressé à la fin de 2022 », lance Bruneau d’entrée. « Elle va poursuivre son ascension. »

Et c’est en se qualifiant d’éternel optimiste qu’il a donné son impression sur Andreescu, avec qui il communique même s’il n’est plus son entraîneur. « Bianca a eu une période tellement compliquée. Blessures, pandémie, retour au jeu, COVID-19, autres blessures et là, cette décision de ne pas aller en Australie. Je suis tout de même sûr qu’on la verra sous un meilleur jour en 2022. En santé, je crois qu’elle peut retrouver ses marques et faire de très bonnes choses. » 

Bianca Andreescu prepares to serve
Photo : camerawork usa

Inutile de dire que Bruneau ne tarissait pas d’éloges pour Rebecca Marino avec qui il a passé quelques jours à Vancouver, en décembre, afin de l’appuyer dans cette inspirante tentative de retour vers le Top 100. Marino a grimpé de 167 rangs au classement de la WTA (de 312e à 145e). « Je suis convaincu qu’en 2022, elle fera une très très bonne année. Même en restant conservateur, je pense qu’elle peut intégrer le groupe des 100 meilleures joueuses du monde. »

Bruneau a vu, comme nous, passer ce message Instagram d’une Eugenie Bouchard (251e) célébrant sa première balle d’entraînement après plusieurs mois loin des courts.

 
 
 
 
 
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« C’est bien sûr difficile de faire la moindre prédiction et un retour au jeu, à la suite d’une opération à l’épaule, ça peut parfois être compliqué. Les commentaires de ses médecins sont très encourageants, mais il faudra être patients ». Et Bruneau a tenu à compléter avec ce détail important. « Elle m’a assuré qu’elle était prête à faire de plus petits tournois afin d’accumuler tous les points possibles et faire une progression intelligente. »

Compte tenu de sa surprenante prestation à la Coupe Billie Jean King, en novembre, je n’ai pu m’empêcher de demander à Sylvain ce qu’il pouvait dire sur Françoise Abanda.

« On a mis en place un programme à Montréal. Et malgré une carrière de plusieurs années, je suis convaincu que Françoise n’a même pas été proche de réaliser son plein potentiel. C’est donc dire que 2022 pourrait bien voir l’éclosion de son immense talent. » 

Francoise Abanda celebrates a win
Photo : Martin Sidorjak/Tennis Canada

Alors qu’on peut espérer que notre joyau du double, Gabriela Dabrowski, poursuive sur sa magnifique lancée, nous avons conclu notre entretien sur les espoirs de l’organisation. Et là, les yeux de Bruneau se sont mis à briller de fierté.

« Victoria Mboko, Kayla Cross, Mila Kupres, Annabelle Xu, quatre filles entre 15 et 17 ans. Cross et Kupres ont atteint les quarts de finale du récent (et célèbre) Orange Bowl, à Miami. La cadette, Mboko, s’est rendue jusqu’au troisième tour. Nous allons nous assurer qu’elles poursuivent leur excellente progression. »

Des présences dans les tableaux de Grands Chelems juniors sont certes dans les plans pour cette relève prometteuse.

ATP

Le même optimisme régnait en maître dans les propos de Guillaume Marx concernant Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov,

« Et pourquoi pas un titre ? Ou deux pour Félix ? », d’expédier Marx d’entrée à propos de celui qu’il a entraîné pendant quelques années. « Je crois que la courte semaine que Félix a passée dans le Top 10, à la mi-novembre, n’était qu’un avant-goût de 2022. Selon moi, il y entrera résolument et pourrait finir aux environs de la septième place. Avec un titre à la clé, son premier. Et peut-être même un deuxième. »

Felix Auger-Aliassime and Denis Shapovalov shake hands and smile playing doubles
Photo : Peter Staples/ATP Tour

Denis a terminé l’année avec une finale à Stockholm et un court retour à la compétition, mi-décembre, dans le tournoi sur invitation d’Abu Dhabi où il a livré du très bon tennis (notamment une victoire intéressante face à Rafael Nadal). Si Marx reste prudent et prédit deux ou trois coups d’éclat à Shapovalov, je me permets de le relancer amicalement en prédisant un autre titre à Shapo, un artiste de la raquette si talentueux qu’il ne peut rester sans trophée pour une autre année.

Et pour Milos Raonic, maintenant?

« Milos ne pourra être éternellement ralenti par les blessures, il a encore trop de bon tennis en lui. Je prévois un retour à une année plus normale et un retour dans le Top 25 et même un nouveau titre dans un tournoi ATP 250 », de dire Guillaume Marx, sans sourciller.

Milos Raonic raises his fist after a win
Photo : Mike Lawrence/ATP Tour

Pour les Vasek Pospisil (133e) et Brayden Schnur (238), on peut prédire (ou à tout le moins leur espérer) une présence dans le Top 100. Pour Vasek, entre les 75e et 100e places et, pour Brayden, pourquoi pas l’atteinte de cette étape clé en fin d’année. Schnur a déjà été 92e à l’automne 2019.

Et à l’instar de Sylvain Bruneau, Guillaume voit de belles choses du côté des espoirs masculins du Canada.

L’Ontarien de 20 ans, Liam Draxl, dont la progression est constante depuis qu’il a terminé avec éclat son séjour universitaire chez les Wildcats du Kentucky, a présenté un dossier de 27-14 dans quelques Challengers et plusieurs tournois dotés de bourses de 15 000 $ (Futures/M15). « Je le vois continuer et même remporter un premier titre du Circuit Challenger », dit Marx. Tout comme le Québécois de 22 ans, Alexis Galarneau (24-20 en Challengers), à qui le responsable de Tennis Canada prédit un Top 200 et même un premier titre Challenger.

Quant aux juniors, les noms qui font saliver Marx sont les Québécois Gabriel Diallo et Jaden Weekes ainsi que le Terre-Neuvien Liam Drover Mattinen.

« Je crois que Diallo pourra aller chercher deux titres de tournois Futures, comme l’a fait Draxl, récemment, à Cancún. Quant à Liam, il devrait entrer dans le Top 100 chez les juniors alors que Jaden, lui, je le vois même intégrer le Top 10 et même atteindre une demi-finale d’une épreuve junior du Grand Chelem. Peut-être Wimbledon. Nous verrons. »

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