Photo : welovetennis.fr
Il a d’abord été remarqué pour son style capillaire… disons… spécial.
Puis, pour la longueur de son nom : Holger Vitus Nødskov Rune, qu’il a rapidement amputé des deux pseudonymes du milieu.
Et là, deux jours après avoir célébré son 19e anniversaire de naissance, il vient de remporter son premier titre ATP. En vertu de l’abandon du Néerlandais Botic van de Zandschulp lors de la finale, Rune a gagné le tournoi sur terre battue de Munich, un tournoi de catégorie 250 où il était entré avec un laissez-passer et son humble 70e place au classement mondial.
Mais il grimpe, le jeune Holger. Il loge maintenant au 45e échelon après avoir amorcé la saison 2022 au 103e rang. Il y a un an, début mai, il était 314e. C’est donc un bond de 269 rangs qu’il vient de faire en 12 mois. Pas banal.
Sur son parcours victorieux à Munich, Rune a notamment surpris le favori Alexander Zverev grâce à des échanges de ce genre :
Le Danois a ensuite eu raison du Finlandais Emil Ruusuvuori, un des rares Scandinaves à se trouver dans le Top 100 mondial, avec Rune.
En fait, en date du 2 mai, ils étaient seulement quatre à s’y trouver et, coïncidence, ils représentaient chacune des quatre nations qui composent la Scandinavie.
Classement ATP (2 mai 2022)
7 | Casper Ruud (NOR) | 23 ans |
45 | Holger Rune (DAN) | 19 ans |
59 | Emil Ruusuvuori (FIN) | 23 ans |
100 | Mikael Ymer (SUE) | 23 ans |
Bon… seulement quatre, dans le Top 100 ? Rien pour écrire à sa mère, comme on dit, mais il faut bien un début quelque part.
Combien y avait-il de Canadiens dans le Top 100 lorsque Milos Raonic et Eugenie Bouchard l’ont percé ? On a vu l’influence de l’exemple et son effet d’entraînement par la suite.
Il y a quelques décennies, cette région nordique de l’Europe était pourtant bien représentée, pour ne pas dire « surreprésentée » ?
En effet, il y a 30 ans, les Suédois étaient partout, alors que HUIT de leurs porte-couleurs se trouvaient dans le Top 30.
Tout ça dans la foulée d’un certain Bjorn Borg, surgi de nulle part pour entrer dans la légende. Mais depuis cette marée de 1992, leur présence s’est étiolée jusqu’à disparaître du Top 100 pendant de nombreuses années.
Selon toute vraisemblance, Holger Rune sera le premier Danois de l’histoire moderne à percer le Top 40. S’il remporte trois autres trophées, il sera le Danois le plus décoré de l’histoire de l’ATP, devant Kenneth Carlsen, qui a déjà été 45e mondial et qui a remporté trois tournois au cours de sa carrière.
Mais il devra trimer dur pour rejoindre le palmarès de la Danoise la plus célèbre des courts, Caroline Wozniacki, ex-numéro un mondiale et détentrice de 30 titres, dont un en tournois du Grand Chelem.
Elle-même a probablement servi de modèle à une compatriote qui frôle maintenant le Top 40. Clara Tauson, 19 ans, l’a brièvement intégré l’année dernière (33e) et continue de cimenter son expérience. Qui sait si elle ne répétera pas certains exploits de Wozniacki.
Comme je le disais, il suffit d’avoir un exemple à suivre et tout est possible.
Un 1er tour… relevé
Un tournoi de tennis est normalement fait pour opposer les joueurs les mieux classés à partir des quarts de finale.
Mais dès le premier tour ?
C’est pourtant ce qui est arrivé à deux joueurs qui, il n’y a pas si longtemps, auraient dû se rencontrer en fin de tournoi et non au tout début.
En effet, au printemps de 2017, Andy Murray et Dominic Thiem faisaient les frais de la demi-finale du tournoi sur terre battue de Barcelone. À ce moment, le Britannique était numéro un. L’Autrichien n’était pas très loin, pointant au neuvième rang de l’ATP.
Qui eut cru que, cinq ans plus tard, les numéros 1 et 9 se retrouveraient en 78e et 91e places, respectivement, et devraient en découdre dès leur premier match d’un Masters 1000, celui de Madrid ?
On comprend que des blessures et des absences de longue durée font dégringoler des vétérans dans la hiérarchie de l’ATP. Andy Murray a raté 11 mois en 2017-2018, puis sept autres en 2019. Puis, il y a eu la pandémie. Quant à Thiem, il est revenu à la fin de mars d’une pause de huit mois.
L’âge est un autre facteur.
À 34 ans, Andy Murray sait qu’il ne retrouvera pas le Top 10. À 28 ans, il reste encore des possibilités pour Dominic Thiem, mais ses meilleures années pourraient aussi être derrière lui.
Et c’est ainsi que deux détenteurs de titres du Circuit Masters 1000 et de tournois du Grand Chelem s’affrontent au tour initial dans la capitale espagnole.
C’est Murray a pu poursuivre son chemin en vertu d’une victoire de 6-3, 6-4, en 1 h 43m, contre l’Autrichien qui subissait donc une quatrième défaite en autant de sorties depuis son retour au jeu. Quant à Murray, il aura eu la distinction de signer un premier triomphe sur l’ocre en cinq ans.
Voici les meilleurs moments de cette rencontre.
Alizé Cornet, autrice
Ce n’est pas une, mais DEUX joueuses de la WTA qui lanceront officiellement leur livre en ce mois de mai 2022.
J’ai fait mention de Bianca Andreescu et de son livre « Bibi’s got game », dans ce blogue, le 13 avril dernier.
Voilà que la Française Alizé Cornet lance un livre elle aussi, un mois avant la Torontoise.
Et il ne s’agit pas de son autobiographie, mais bien d’un roman de fiction dont l’action se passe dans les années 1960, à Nice dans le sud de son pays, et qui traite de l’apprentissage de la vie chez trois femmes d’une même famille.
Alizé Cornet n’en est pas à sa première expérience comme autrice.
En 2020, elle avait publié « Sans Compromis » (en anglais : « Transcendence: Diary of a Tennis Addict ») une sorte de journal intime dans lequel elle se livrait par le biais d’une introspection visant à faire comprendre au public ce qui se passe dans la tête d’une athlète de niveau mondial.
« Pour moi, écrire était une façon de m’exprimer, particulièrement lorsque j’ai traversé des périodes difficiles et que je ne sentais pas heureuse au sein du circuit… ce qui, malheureusement, est arrivé assez souvent », a-t-elle déclaré à Tennis.com, l’été dernier.
« Les meilleures réactions que j’ai obtenues venaient de gens qui avouaient ne pas m’aimer, initialement. Puis, ils ont changé d’avis après avoir lu mon livre et maintenant, ils m’apprécient », de mentionner la joueuse, constatant ainsi les retombées positives de son premier ouvrage.
Ça, un service ?
Des services bizarres, il y en a eu quelques-uns en 2022. De sorte que les services cuillère de Nick Kyrgios, Alexander Bublik ou Gaël Monfils sont devenus chose banale.
Rappelez-vous, il y a près de deux mois, cet as de Maxime Cressy dont la vélocité était probablement la plus basse de l’histoire.
Et maintenant, cette manœuvre d’un certain Aidan Mayo, qu’on ne peut classer dans une catégorie connue. Pas par-dessous… mais bien par-dessus.
C’était le 26 avril dernier, au tournoi Challenger de Savannah, en Georgie.
L’Américain de 18 ans, 1 372e joueur mondial, affrontait le favori du tournoi, l’Argentin Tomas Martin Etcheverry, classé 94e à l’ATP et première tête de série de l’événement. L’adolescent malicieux a rapidement fait un court lob qui a atterri quelques pieds au-delà du filet, laissant son rival pétrifié au fond du court.
Voilà donc une nouvelle façon de faire qui n’a pas fini de nous étonner. Elle n’assure toutefois pas la victoire, comme en fait foi le résultat décisif de ce match qu’Etcheverry a facilement emporté 6-4, 6-1.
Et pour ceux qui auraient raté l’as de Maxime Cressy (aidé du vent), je vous redonne le lien ici :
Courriel : privard@tenniscanada.com
Twitter : @paul6rivard
Pour suivre tous nos Canadiens à la trace, c’est ici.