A player prepares to serve with the shot clock visible in the background.

Photo : Sky Sports

28 secondes… 30 secondes… 34 secondes… c’est le temps qui s’écoulait régulièrement entre deux points lors du match que Félix-Auger Aliassime a remporté aux dépens de Maxime Cressy le 28 février sur le central de Dubaï, aux Émirats arabes unis.

Mais… la règle n’est-elle pas de 25 secondes ?

Oui.

N’a-t-on pas instauré il y a quelques années un décompte affiché sur un tableau visible de tous, joueurs inclus ?

Oui.

Cette règle n’aura été qu’un mirage, il faut croire.

Je n’ai pas fait de recherche exhaustive ni accumulé des statistiques, mais en regardant ce match, je commençais à être agacé par le temps qui s’écoulait entre les points d’une interminable première manche.

Image : TennisTV

Lors du 12e jeu SEULEMENT, Maxime Cressy a fait six doubles fautes.

Lire aussi : L’art disparu du service-volée

Après l’une d’elles, 38 secondes s’étaient écoulées avant qu’il ne lance la balle pour le point suivant. 38 secondes. C’est 14 secondes de plus que le règlement le permet. Et, au cours de la deuxième manche, un délai de 42 secondes entre deux points. En regardant mon chronomètre, j’en étais à 36 secondes alors qu’il restait neuf secondes au compte à rebours de Dubaï. Ça, mes amis, c’est un décalage 21 secondes.

42 secondes, c’est énorme !

Photo : Getty

Durée de la première manche : 1 h 30 min Une manche de 90 minutes ou les échanges dignes de ce nom étaient presque inexistants.

Nous savons tous que, dans la logique et le jugement, un arbitre doit donner quelques secondes de grâce aux athlètes pour récupérer au terme d’un point éreintant. Mais dans ce douzième jeu auquel je faisais allusion, il appert que Cressy enchaînait les as et les doubles fautes de manière industrielle. Sans oublier les services que Félix ne pouvait retourner.

Pointage final : 7-6 (4), 3-6, 6-3. Le match a duré trois heures. Avec une douzaine d’échanges dignes de ce nom, pas plus.

Presque illogique.

16 jours après cet exemple à Dubaï, transportons-nous à Indian Wells, pour cet excellent duel opposant Félix à Carlos Alcaraz, à Indian Wells. À moment donné, une note apparue au bas de l’écran m’a fait sourciller.

Si Félix mettait 32 secondes en moyenne entre chaque point sur son service, mais n’a pas commis d’infraction, c’est donc que le décompte démarrait au moins sept secondes après la fin du point précédent. C’est énorme. Et on parle ici d’une moyenne. De toute évidence, il y avait donc des délais supérieurs à 32 secondes.

En 2019 (WTA) et 2020 (ATP), c’est avec soulagement que les amateurs ont accueilli la règle du compte à rebours. La règle des 25 secondes, qui existait déjà avant, n’était que rarement appliquée par les arbitres, car il y avait autant façons de l’appliquer qu’il y avait de gens différents assis dans cette chaise haute. Il fallait faire quelque chose pour accélérer le déroulement des rencontres devenues trop longues pour les spectateurs comme pour les diffuseurs.

Échec.

Photo : USTA/Pete Staples

Visiblement, la règle ne fonctionnera pas tant qu’il y aura une aussi grande « générosité » par certains officiels quant au moment où ils doivent démarrer le décompte.

Lire aussi : Le retour d’Alcaraz au sommet

J’ai quelques pistes de solutions :

1- Le compte à rebours démarre dès que le point est officiellement engrangé par l’un des deux joueurs. Il doit exister un moyen technique pour ce faire, quitte à demander à un autre préposé de le faire, indépendamment de l’arbitre.

2- On augmente à 30 secondes le temps alloué entre deux points. Cela permettra aux athlètes de récupérer après des échanges épuisants.

3- Un signal se fait entendre lorsque le temps est écoulé. Si la balle est encore dans la main du serveur, il y a infraction.

Aussi simple que ça.

Image : Youtube

Il ne faut jamais oublier que les serveurs rapides continueront de servir rapidement. Ceux qui ont une allure moyenne ne seront pas dérangés non plus. Et les lents comme les très lents finiront par s’ajuster.

Conclusion : les joueurs ont été indisciplinés, prenant trop de temps à servir, et on a tenté de les policer. Ensuite, des officiels ont été trop permissifs, il faut les rappeler à l’ordre.

C.Q.F.D.

Toute bonne (et longue) chose a une fin

Photos: Getty

Le 25 avril 2005, l’Espagnol Rafael Nadal est entré, tel un ouragan, dans le Top 10 de l’ATP.

Il vient tout juste d’en sortir. Après 912 semaines consécutives. Une séquence de 6 384 jours.

Irréel.

Lire aussi : La domination de Rafael Nadal à Roland-Garros en chiffres

Un peu à l’image des statistiques et exploits inégalables du Majorquin sur la terre battue de Roland-Garros (et du reste de l’Europe), cette marque ne sera jamais battue. Ni même approchée.

« C’est une incroyable constance pour laquelle il a été reconnu au fil des ans, déclarait Novak Djokovic, il y a quelques semaines à Dubaï en guise d’hommage. Oui, j’ai beaucoup de respect pour lui. Être capable de rester dans le top 10 pendant près de 20 ans, c’est du jamais vu, honnêtement. »

Photo : Christophe Ena/Sapi

Notons que malgré les blessures et la pandémie, Nadal s’est maintenu dans ce groupe sélect.

C’est donc la plus longue séquence de l’histoire (chez les hommes) et elle dépasse de beaucoup ses plus proches poursuivants, des joueurs qui n’ont pas vraiment besoin de présentation tellement ils sont légendaires.

SemainesJoueurAnnées
912Rafael Nadal2005-2023
789Jimmy Connors1973-1988
742Roger Federer2002-2016
619Ivan Lendl1980-1992
565Pete Sampras1990-2001

Pour les curieux, sachez que Nadal ne détiendra pas le record absolu, qui appartient à une femme.

Elle s’appelle Martina Navratilova.

Photo : Steve Powell/Getty
Semaines     Joueuse                 
1000Martina Navratilova
746Chris Evert
625Steffi Graf
508Gabriela Sabatini

Pour combien de temps, encore, pourrons-nous être gratifiés de la présence de Rafael Nadal, dont les blessures à répétition et l’âge (36 ans) le rapprochent du grand constat ?

Cette prise ultime de conscience alors il ne pourra donner les performances minimales reliées à ses attentes gigantesques et ses critères de rendement surdimensionnés.

Photo : AFP

Comme Roger Federer, ne vous attendez pas à ce qu’il traîne ses raquettes de tournoi en tournoi, sans avoir une chance de les gagner. Ne vous attendez pas à ce qu’il passe de blessures en réadaptation et de réadaptation en blessures encore très souvent.

Les légendes tirent leur révérence plus tôt que leurs pairs. Et c’est bien comme ça.

Tennis… indigeste

Source : Twitter

Voilà vraiment un match de tennis comme vous n’en avez jamais vu !

Non pas en raison de la petitesse du terrain, mais bien parce que le filet est, en fait, une rangée de tables à laquelle des gens sont installés pour y déguster un repas.

Voyez :

Cela étant dit, ne me demandez pas c’est où, pour qui et par qui. Impossible de trouver de l’information sur le sujet. Mais, me connaissant, vous devinez que l’expérience m’a suggéré des tas de jeux de mots.

Lire plus de Paul Rivard.

Ainsi, comme le veut mon titre, ce match a probablement été « indigeste » pour les clients qui ont été « poivrés » par les joueurs qui leur ont expédié quelques balles derrière la tête.

Je ne connais pas le « cadre » de l’activité, mais on devine que la facture a été « salée ».

Je ne sais s’il y avait de la « raqu(l)ette » au menu, ou du « filet » de truite, toutefois. Mais à en juger par les sourires, les clients ont été satisfaits du « service ».

=======================================================

Courriel : privard@tenniscanada.com

Twitter : @paul6rivard

Pour suivre tous nos Canadiens à la trace, c’est ici.

Tags