Paddlers paddle on the Yara River.

Ces journées se produisent fréquemment sur les circuits professionnels du tennis, et on assiste alors à des contrastes extrêmes d’émotions selon les résultats.

Mercredi, au deuxième tour des qualifications des Internationaux d’Australie, deux Canadiennes en ont donné un parfait exemple.

Pour Katherine Sebov, il s’agissait d’une victoire expéditive (1 h 02) en deux manches de 6-2 et 6-2 aux dépens de l’Australienne Priscilla Hon. À l’autre bout du spectre, Carol Zhao, qui est passée à un cheveu de remporter son duel, a subi une défaite crève-cœur de 6-7(4), 6-4 et 7-6[10-2] aux mains de la Française Clara Burel après une bataille de 2 h 43.  

Carol Zhao lunges to hit a backhand.
Photo : Martin Sidorjak

En toute logique, Zhao aurait dû conclure le match en 1 h 15 alors qu’elle menait par une manche et 4-0, à un point de faire 5-0. Découragée, Burel semblait vouée à l’échec. On aurait dit qu’il ne lui restait plus d’énergie pour se battre et que Zhao avait simplement besoin de garder la balle en jeu et de porter la marque à 5-0 pour obtenir sa place au dernier tour des qualifications.  

Toutefois, Zhao, qui est le portrait même de la constance, a commis une erreur du coup droit en fond de terrain. Sur le moment, cela semblait être une erreur anodine, mais, deux points plus tard, Burel a ravi son service. Contre toute attente, la Française a ensuite empoché les cinq jeux suivants — en partie grâce à son regain d’énergie et en partie à cause de la baisse de régime de Zhao — pour niveler la marque à une manche partout.

En y repensant, tout ce que Zhao avait à faire était de garder la balle en jeu sur ce point fatidique et Burel aurait assurément creusé sa tombe.  

Après 1 h 37 de bataille, la table était donc mise pour une troisième manche. Les partisans de Zhao, qui avaient été plutôt silencieux pendant sa déconfiture de la deuxième moitié du deuxième acte, ont été revigorés lorsqu’elle a pris les devants 3-1 et qu’elle a ensuite eu un point pour faire 4-2. Cependant, Burel, la plus agressive des deux protagonistes, a déclenché un coup droit gagnant pour repousser la balle de bris et créer l’égalité à 3-3.

Les deux joueuses ont aisément remporté leur service pour faire 4-4. Puis Burel a brisé pour mener 5-4, mais a vacillé alors qu’elle servait pour le match, permettant à Zhao de revenir à 5-5.

Le moment le plus intense de l’après-midi s’est produit au jeu suivant, à 0-15 sur le service de Zhao. Burel a frappé un amorti en angle (l’un des nombreux du match) que le système automatique d’appel de ligne (il n’y a pas de juges de ligne sur le terrain) a jugé bon. Mais Zhao était convaincue qu’il était à l’extérieur. « Je courais vers la balle et j’ai vu la marque », a-t-elle dit en montrant la marque à l’arbitre de chaise John Blom. « À moins que le système fonctionne mal, je ne peux rien faire (c.-à-d. renverser l’appel). Je ne peux pas te dire si la balle était bonne ou non », a répondu Blom.

Furieuse, Zhao a alors répliqué : « Vous venez de bousiller tout le match. La marque était à 1000 pour cent à l’extérieur. »

Burel a remporté le jeu trois points plus tard, mais a concédé son service une fois de plus lorsque Zhao a conclu le 12e jeu sur une volée gagnante du coup droit. C’est donc un super jeu décisif de 10 points qui allait sceller l’issue de ce duel épique.

Zhao menait 2-1 avec un mini-bris en poche lorsqu’est survenu un point qui allait donner le ton pour le reste du match. Burel a envoyé une balle profonde et Zhao a répliqué avec un lob, comme elle l’avait fait souvent pendant la rencontre. Mais cette fois, Burel s’est avancée vers le filet et a exécuté une volée liftée gagnante du coup droit. C’était un coup audacieux dans un moment d’extrême tension et, incroyablement, cela a marqué le début de sa séquence gagnante de neuf points pour conclure le super jeu décisif à 10-2.

Clara Burel hits a backhand.
Photo : Martin Sidorjak

La Française de 21 ans, qui occupe le 131e rang mondial, a été la plus agressive dans la plupart des échanges, alors que Zhao répondait par une défense tenace. C’est une approche qui aurait pu lui procurer la victoire si ce n’était de quelques erreurs à des moments clés.

Le deuxième service de Burel était un véritable cadeau, et Zhao s’en voudra sûrement de ne pas l’avoir attaqué plus souvent.

Carol Zhao sits during a changeover.
Photo : Martin Sidorjak

Comme on peut s’y attendre après un match aussi long, certaines statistiques sont stupéfiantes : Burel a réussi 50 coups gagnants et a commis 80 fautes directes, tandis que Zhao était à 29 et 51.

Il semble toujours — en partie à cause du long voyage pour la plupart des joueurs — que perdre aux Internationaux d’Australie est plus douloureux que dans les autres épreuves du Grand Chelem. Comme je l’ai mentionné plus haut, le terme « crève-cœur » n’est probablement pas exagéré pour décrire ce que Zhao a ressenti sur le court 17, mercredi.

Katherine Sebov follows through on a backhand.
Photo : Martin Sidorjak

Après avoir surpris la 56e mondiale Linda Noskova, mardi, Sebov a poursuivi sur sa lancée en écrasant Hon (169e). Les statistiques étaient surprenantes pour ce duel disputé sur le court 3, la troisième plus grande enceinte utilisée pour les qualifications. En effet, Sebov a obtenu 16 coups gagnants comparativement à 3 pour l’Australienne. En ce qui a trait aux fautes directes, Sebov en a commis 31 alors que le total de Hon était de 30.

Katehrine Sebov pumps her fist.
Photo : Martin Sidorjak

Jeudi, la Torontoise de 24 ans se mesurera à Simona Walteri pour une place au tableau principal. L’enjeu est de taille pour les deux rivales, car elles sont toutes deux passées bien près de se qualifier pour des tournois majeurs depuis le début de leur carrière. Accéder au tableau principal d’une épreuve du Grand Chelem pour la première fois serait une belle réalisation, sans parler de la bourse d’au moins 106 250 $ AUS (72 500 $ US) et des points de classement.

Sebov, 191e mondiale, sera de retour sur le court 3 contre la Suissesse (129e). Le match sera disputé mercredi, vers 22 h (HE).

Alexis Galarneau follows through on a backhand.
Photo : Martin Sidorjak

Tout avait bien commencé mercredi pour Alexis Galarneau lors de son match du deuxième tour contre Juan Pablo Varillas dans la 1573 Arena. C’est par une agréable soirée tempérée et sous le chant des oiseaux que le Canadien de 23 ans et le Péruvien de 27 ans se sont affrontés dans une enceinte presque vide.

Galarneau a eu besoin de cinq balles de manche — une au dixième jeu et quatre au jeu décisif — et a dû repousser une tentative de bris dans le jeu décisif avant de remporter la manche initiale sur un superbe revers gagnant le long de la ligne. Il s’est dirigé vers sa chaise, a souri et a agité la main vers son équipe, comme pour signifier que la manche avait été serrée.

Les puissants revers gagnants le long de la ligne ont été le début de sa fin lorsque Varillas en a réalisé trois au quatrième jeu du deuxième acte pour ravir le service de Galarneau avant d’empocher la manche par 6-3.

Galarneau a ensuite pris une pause de six minutes pour changer de tenue et dès la reprise des hostilités, Varillas a obtenu le bris et s’est dirigé vers un gain de 6-7(8), 6-3 et 6-4.

Alexis Galarneau falls
Photo : Martin Sidorjak

Il y a eu de la bravade dans les moments tendus du match, Galarneau ponctuant ses bons coups en criant « allez », tandis que Varillas répliquait avec des « vamos ».

Félix Auger-Aliassime, qui est un bon ami de Galarneau, a assisté au match et a probablement évalué le résultat de la même façon que plusieurs autres. À partir de la deuxième manche, Varillas a été le meilleur joueur en étant plus agressif et en limitant les erreurs en fond de terrain. Il a également été le plus constant au service, n’offrant qu’une seule occasion de bris au Canadien.

C’est une dure défaite pour le natif de Laval, au Québec, alors qu’il poursuit sa quête d’une première participation au tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem.

REMARQUE : Le blogue de jeudi présentera une analyse des tableaux principaux du simple féminin et masculin du point de vue canadien.

PHOTO DE L’ARTICLE : Des pagayeurs sur la rivière Yarra avec les toits de la Rod Laver Arena et de la Margaret Court Arena en arrière-plan.

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