Denis Shapovalov et Bianca Andreescu ont éprouvé certaines difficultés au début de la semaine, mais ils ont montré leur vrai visage et ont enregistré des victoires impressionnantes au deuxième tour des Internationaux des États-Unis, jeudi soir.
Shapovalov a dû effacer deux balles de manche au premier acte avant de s’imposer 7-6(7), 6-3 et 6-0 face à Roberto Carballes Baena après qu’Andreescu ait surmonté un piètre début de match pour vaincre Lauren Davis par 6-4 et 6-4.
Carballes Baena, qui avait battu Shapovalov 8-6 à la cinquième manche de Roland-Garros en octobre dernier, a offert une belle opposition à la septième tête de série dans une première manche très divertissante.
Ce fut sans doute un peu moins divertissant pour Shapovalov lorsque l’Espagnol a pris les devants 6-4 au jeu décisif, en partie grâce à trois doubles fautes de son adversaire. Sur la première balle de manche, l’Espagnol de 28 ans a eu une belle occasion sur un passing du coup droit, mais a envoyé la balle dans le filet. Sur la deuxième, il a frappé un coup droit le long de la ligne, alors que Shapovalov était déporté de l’autre côté du court, mais sa balle a atterri un ou deux pouces en dehors des limites.
La déception se lisait sur le visage de Carballes Baena, qui devait se douter qu’il y aurait un prix à payer pour ses ratées. Comme il s’y attendait, Shapovalov a remporté les deux points suivants et a concrétisé sa deuxième balle de manche lorsque son adversaire a commis l’irréparable, une double faute.
Bel effort de Carballes Baena, mais une fois que Shapovalov a ravi son service pour mener 3-1 dans la deuxième manche, les vannes se sont ouvertes et le Canadien de 22 ans a atteint un niveau différent de tennis, produisant des coups gagnants à profusion — un total de 50 pour 13 fautes directes comparativement à 13 coups gagnants et 14 fautes directes pour l’Espagnol.
Plus tard, Shapovalov a admis qu’il était heureux de venger sa défaite de Roland-Garros et s’est moqué de lui-même et de ces terribles doubles fautes au jeu décisif. « Je n’étais pas vraiment concentré », a-t-il plaisanté. « À un certain moment, je me concentrais surtout pour mettre une balle dans le carré de service. »
Il a résumé ainsi sa réaction face à Carballes Baena : « Jouer contre lui est très difficile et je le savais dès le départ. Je suis vraiment chanceux de m’en être sorti en trois manches. Je suis très satisfait de la façon dont je me suis battu aujourd’hui. »
Shapovalov a électrisé la foule très partisane en frappant des coups spectaculaires et en terminant les points au filet — remportant 24 de ses 30 montées au filet.
L’an dernier, il avait atteint les quarts de finale à New York avant de tomber aux mains de Pablo Carreno Busta, puis en juillet, il a franchi une étape de plus en tournois du Grand Chelem en participant au carré d’as de Wimbledon avant de subi une défaite face à Novak Djokovic. « J’adore les tournois du Grand Chelem », mentionnait-il. « Tu entres dans ta bulle et tu prends les choses au jour le jour, match par match. Je trouve ça très plaisant. »
S’il veut poursuivre son parcours à Flushing Meadows, il devra se défaire du 46e mondial Lloyd Harris, qui l’avait éliminé en trois manches de 6-7(5), 6-4 et 7-6(6) en demi-finale du tournoi de Dubaï, en mars.
« Il s’est beaucoup amélioré au cours des deux dernières années », commentait Shapovalov à propos du Sud-Africain de 24 ans. « En fait, c’est un de mes amis. C’est vraiment un bon gars. J’ai eu un match très difficile contre lui à Dubaï, un match que j’ai échappé après avoir mené. Ce sera un duel entre deux joueurs qui aiment laisser aller leurs coups. Il y aura beaucoup de coups spectaculaires d’un côté comme de l’autre. »
Shapovalov a mentionné qu’il appréciait le soutien des amateurs canadiens à Flushing Meadows et qu’il était agréable de faire partie d’un groupe avec Andreescu, Leylah Fernandez et Félix Auger-Aliassime au troisième tour. « C’est génial de voir autant de Canadiens poursuivre leur parcours — ce qui montre encore une fois que le Canada est aussi un pays de tennis et de sports d’été. »
Si Shapovalov affronte un adversaire qu’il connaît bien samedi, Andreescu, tout comme de nombreux amateurs de tennis, ne sait pas grand-chose de sa prochaine rivale, la Belge Greet Minnen, 104e.
Cette droitière au puissant service a, selon un article belge, l’impression de jouer avec l’argent de la maison après avoir obtenu sa place au tableau principal en tant que joueuse repêchée des qualifications lorsque Jelena Ostapenko s’est retirée du tournoi. Elle est apparemment ravie d’avoir enfin fait son entrée au sein du Top 100 après avoir atteint son meilleur classement (103e) en mars 2020. Elle était finaliste au tournoi de la USTA de Landisville, au Maryland, le mois dernier, et s’était qualifiée pour Roland-Garros et Wimbledon cette année.
Il s’agit d’un premier duel entre les deux joueurs et d’une excellente occasion pour Andreescu de prolonger sa séquence victorieuse à New York (sept gains en 2019 et deux jusqu’à maintenant en 2021).
Jeudi, Andreescu s’est éparpillée sur le terrain avant de trouver son rythme. Menée 2-0, puis 4-3, elle a créé l’égalité à 4-4 grâce à une double faute de Davis.
Andreescu a tiré de l’arrière par un bris à quatre occasions dans le match, mais elle n’a jamais semblé vulnérable et a su se montrer à la hauteur dans les moments opportuns.
Exactement comme lors de son duel contre Viktorija Golubic au premier tour, Andreescu a frappé un coup à couper le souffle — un coup droit gagnant en croisé — pour niveler la marque à 30-30 au dernier jeu. Cela a en quelque sorte mis un point d’exclamation sur le match, qui s’est terminé deux points plus tard.
« Ce dont je suis le plus contente, c’est surtout mon service », a-t-elle admis. « C’est beaucoup travaillé sur ça. Mes déplacements aussi. J’ai beaucoup travaillé au gym et ça porte fruit. »
Lors de son entretien d’après-match, Andreescu n’a d’abord pas osé parler de la nature exacte de son travail avec son nouvel entraîneur Sven Groeneveld. Mais elle a fini par donner quelques détails : « Ça fait vraiment une grande différence — de petites choses ici et là, comme sur mon service et des retours, à égalité. Des choses comme ça et ça se voit vraiment sur le terrain. »
Elle a ensuite ajouté à propos de Groeneveld, tout en ne cachant pas ses ambitions d’ancienne championne des Internationaux des États-Unis (2019) : « J’ai eu une bonne période d’entraînement avec Sven après Wimbledon. Je pense que j’ai simplement besoin de disputer des matchs. C’est bien — deux (matchs) de fait. J’espère pouvoir aller jusqu’au bout et continuer de m’améliorer. »
En après-midi. Vasek Pospisil a plié l’échine 6-3, 6-4 et 7-6(5) contre Ilya Ivashka. Bien que le Biélorusse a disputé un match solide — 23 coups gagnants et 19 fautes directes ainsi qu’un pourcentage de réussite de 69 % sur ses deuxièmes balles de service (comparativement à 38 % pour Pospisil) — il ne se mesurait pas au Vasek Pospisil qui s’est brillamment illustré contre Fabio Fognini, mardi.
Le match s’est déroulé sur le même Court 10, mais cette fois-ci dans une ambiance totalement différente, car Pospisil n’a pas donné beaucoup de raison aux spectateurs de s’enthousiasmer. Il a frappé trois aces de suite au troisième jeu pour prendre les devants 2-1, mais a perdu son service deux jeux plus tard. Même s’il a réussi à reprendre ce bris, il a ensuite perdu ses deux jeux suivants au service, ce qui se produit rarement lorsqu’il joue bien.
Son coup droit était anormalement imprévisible pendant la majeure partie des deux premières manches et il ne semblait pas vraiment avoir une chance de gagner jusqu’à ce qu’il brise Ivashka pour faire 3-4 avant de conserver ses offrandes pour porter la marque à 4-4 dans la deuxième manche. Ivashka a alors semblé vulnérable, mais après avoir repoussé une balle de bris grâce à un coup droit qui a pris Pospisil à contre-pied, il a remporté son service et s’est imposé au dernier jeu pour prendre une avance quasi insurmontable.
Il n’y a eu aucune balle de bris au troisième acte et, bien que Pospisil ait mené 2-0 au jeu décisif, Ivashka n’a pas mis de temps à combler l’écart et à s’emparer de la manche, et du match.
« Je n’étais pas remis à 100 %, mais j’étais quand même capable de concourir à un haut niveau », a-t-il confié après le match.
Il a ensuite évoqué un problème au niveau du coup avec un nerf coincé qui a réduit son efficacité au service. Il a également mentionné que son dos était douloureux à son réveil mercredi matin.
Après avoir atteint les huitièmes de finale l’an dernier, cette défaite au deuxième tour le fera chuter dans les classements du 58e au 63e rang.
PHOTO D’ARCHIVES
Les deux bassins de fontaines de la place principale du Billie Jean King National Tennis Center apportent un peu de fraîcheur les jours de grande chaleur aux Internationaux des États-Unis — même pour ce type qui semble préoccupé par autre chose.
Photo de l’article : camerawork usa