La United States Tennis Association (USTA) a fait un excellent travail pour mousser l’intérêt pour les Internationaux des États-Unis en ouvrant ses portes gratuitement au public pour la semaine des qualifications. Les foules ressemblent presque à celles qui afflueront sur le site une fois le début des tableaux principaux, lundi prochain.
Sur la photo du haut, les amateurs regardant des joueuses comme Maria Sakkari et Petra Kvitova évoluer sur les terrains d’entraînement, avec l’énorme stade Arthur-Ashe en arrière-plan.
C’est sur le Court 17, à l’autre extrémité du site, qu’Eugenie Bouchard et Vasek Pospisil ont disputé leur deuxième match des qualifications, jeudi.
Le terrain ne leur a pas porté chance, car Bouchard s’est inclinée 6-2 et 6-3 face à la Tchèque Linda Noskova, tandis que Pospisil, qui a souffert de crampes, est tombé 3-6, 6-2 et 7-5 aux mains du vétéran Andreas Seppi.
Pospisil a dominé dès le début contre l’Italien de 38 ans, mais l’allure du match a commencé à changer dans la deuxième manche lorsque Seppi a brisé pour faire 4-2, puis une deuxième fois pour l’emporter 6-2.
Il était un peu surprenant que ce soit Seppi qui sorte du terrain après la deuxième manche, mais il n’a pas été absent longtemps.
À la reprise, les choses se sont rapidement assombries pour Pospisil, qui a perdu son service à zéro pour tirer de l’arrière 1-3. Seppi lui a ensuite retourné la faveur au jeu suivant. Tout semblait possible à 3-3, mais alors qu’il servait à 0-15, 3-4, le Canadien s’est plié en deux de douleur avant de réussir à se redresser et à frapper un service. Même s’il est parvenu à gagner ce jeu, il y avait des signes inquiétants.
À 5-6, les crampes ont eu raison de Pospisil qui peinait à servir, laissant l’Italien conclure sur sa deuxième balle de match.
Pospisil avait parlé de son niveau d’énergie après sa victoire de mercredi contre Sumit Nagal, et il était évident que son réservoir était vide après sa rencontre de deux heures et neuf minutes avec Seppi.
La photo ci-dessus le montre marchant d’un air abattu dans le couloir principal du stade Ashe, un certain journaliste suivant derrière sans trouver le courage de lui demander plus de détails sur son problème de crampes.
EUGENIE, PAS À POINT, MAIS PRESQUE
Bouchard a semblé solide à l’échauffement contre Linda Noskova – du moins pour le journaliste qui ne l’avait pas vue jouer depuis plus de trois ans. Toutefois, le match n’a pas commencé en sa faveur et elle s’est rapidement trouvée en déficit de 0-3. Elle a un peu retrouvé ses repères en produisant deux aces de 174 et 175 km/h pour s’inscrire au pointage.
Le reste de la manche a été un peu plus serré, Noskova, qui possède un puissant coup droit à plat, ayant juste un peu plus de puissance et de constance que la Canadienne.
L’ancienne numéro 5 (octobre 2014) a haussé son jeu au deuxième acte et est restée nez à nez avec Noskova jusqu’à ce qu’elle serve à 3-4. Elle a concédé son service à zéro, laissant la Tchèque servir pour le match.
Les statistiques montrent 21 coups gagnants et 12 fautes directes pour Noskova, comparativement à 18 coups gagnants et 13 fautes directes pour Bouchard. Si ces données sont assez semblables, ce sont les balles de bris qui ont fait une différence : Noskova a concrétisé trois de ses cinq occasions de bris, tandis que Bouchard n’en a pas créé une seule.
On pouvait entendre des encouragements pour la Montréalaise de 28 ans, mais rien de comparable à l’époque de la « Genie Army ». Comme le match avait commencé relativement tôt, 11 h, il n’y avait probablement pas plus de 700 personnes dans l’enceinte pouvant en accueillir 3000.
Le verdict final de l’expérience de Bouchard aux qualifications des Internationaux des États-Unis de 2022 devrait être positif. À bien des égards, elle a ressemblé à la « Genie » des beaux jours, en pleine forme et (heureusement) bien remise de son opération à l’épaule d’avril 2021. Elle semblait pouvoir frapper des services à près de 180 km/h sans souci.
Une victoire et une défaite face à une jeune espoir considérée comme la meilleure joueuse des qualifications est probablement ce à quoi elle devait s’attendre, surtout après n’avoir disputé que trois matchs depuis le 16 mars 2021.
LA DESTINÉE DES CANADIENS À FLUSHING MEADOWS
Attention : 75 pour cent de ces affrontements n’auront probablement PAS lieu.
Félix Auger-Aliassime : Court terme : le premier adversaire de FAA, sixième tête de série, sera un qualifié. Par la suite, il pourrait se mesurer à l’un des deux jeunes joueurs en pleine ascension, soit le Finlandais Emil Ruusuvuori, 44e, ou le Britannique Jack Draper, 55e, avant de croiser le fer avec Karen Khachanov (27e tête d’affiche).
Long terme : s’il réussit à franchir les trois premiers tours, il sera probablement opposé au favori Daniil Medvedev en huitièmes de finale. Lors de leur plus récent duel dans un tournoi du Grand Chelem — en quart de finale des Internationaux d’Australie de 2022 —, Medvedev avait dû repousser une balle de match avant de signer un gain de 6-7(4), 3-6, 7-6(2), 7-5 et 6-4.
Denis Shapovalov : Court terme : Shapovalov, qui est la 19e tête de série, affronte le Suisse Marc-Andrea Huesler, 102e mondial, au premier tour. Son deuxième rival sera un Espagnol : le 57e Jaume Munar ou le 80e Roberto Carballes Baena.
Long terme : au troisième tour, il pourrait se mesurer à Andrey Rublev (9e) avant de se trouver sur le chemin de Cam Norrie (7e) ou de Holger Rune (28e) en huitième de finale. Son adversaire possible en quart de finale est Rafael Nadal (2e), quadruple champion de l’épreuve.
Leylah Fernandez : Court terme : finaliste en 2021, Fernandez, qui est la 14e tête d’affiche, sera opposée à la Française Océane Dodin, 99e mondiale, en lever de rideau. Au tour suivant, elle pourrait croiser le fer avec la puissante Ludmilla Samsonova, 45e, ou une joueuse issue des qualifications.
Long terme : la Tchèque Barbora Krejcikova (23e) serait une adversaire coriace au troisième tour, avant d’en découdre avec l’Estonienne Anett Kontaveit (2e) en huitième de finale. Ons Jabeur (6e), ou Daria Kasatkina (10e) pourraient se pointer en quart de finale.
Bianca Andreescu : Court terme : la championne des Internationaux des États-Unis de 2019, qui occupe le 50e rang mondial, amorce son parcours contre la Française Harmony Tan, 111e. Sa rivale du deuxième tour pourrait être la finaliste de l’Omnium Banque Nationale Beatrix Haddad Maia (15e) ou la Croate Ana Konjuh, 118e.
Long terme : Andreescu pourrait se mesurer à la Française Caroline Garcia (17e) au troisième tour, avant de s’en prendre à Maria Sakkari (3e) en huitième de finale. La championne en titre de l’Omnium Banque Nationale, Simona Halep (7e) pourrait être son adversaire des quarts de finale.
Rebecca Marino : Court terme : la Vancouvéroise de 31 ans participe aux Internationaux des États-Unis pour la deuxième année consécutive après avoir raté le tournoi pendant 8 ans. Sa première rivale est la Polonaise Magdalena Frech, 104e mondiale. Au deuxième tour, elle pourrait se mesurer à Halep (7e).
Long terme : la Suisse Jil Teichmann (30e) pourrait se trouver sur le chemin de Marino au troisième tour. Par la suite, ce serait Coco Gauff (12e) ou Madison Keys (20e), des États-Unis.