
Photo : Tom Tebbutt
Peu de gens contesteraient cette affirmation, sauf ceux qui se sont réveillés hier matin dans le désert californien alors qu’il faisait un maigre 13 degrés Celsius. Ou ceux qui ont consulté les prévisions météorologiques pour les dix prochains jours et qui ont constaté qu’aucune température maximale n’atteignait 27 degrés (80 degrés Fahrenheit). Jeudi, le maximum devrait être de 19 degrés.
Un vent fort de l’ouest, comme c’était le cas dimanche soir lorsque la Torontoise Marina Stakusic a été éliminée au premier tour des qualifications par la Britannique Sonay Kartal, n’est qu’une entorse à la réputation du « Paradis du tennis. » Kartal (au fond du terrain sur la photo ci-dessous), qui mesure quatre pouces de moins que Stakusic, semblait avantagée par le fait qu’elle était plus basse au sol et qu’elle était mieux placée pour frapper la balle tôt, avant qu’elle prenne dans le vent.

En dépit des désagréments météorologiques, il est difficile de prétendre que l’Open BNP Paribas n’est pas un tournoi « cool », les spectateurs étant de plus en plus nombreux à assister aux épreuves masculines et féminines du tournoi de catégorie 1000. Ils sont attirés par l’air vivifiant du désert et le soleil, les montagnes environnantes et les vastes espaces de la vallée de Coachella, qui s’étend à perte de vue.
La réalité du tournoi de 2025 – élu année après année comme le tournoi préféré des joueurs et des joueuses – a pris forme lundi lors du tirage des tableaux principaux du simple.

Leylah Annnie Fernandez est la seule Canadienne au tableau féminin. La Lavalloise de 22 ans, qui est la 27e tête de série, a été la joueuse canadienne la plus constante – femme ou homme – au cours de la dernière année et amorce le tournoi d’Indian Wells avec une fiche de neuf victoires et six défaites depuis le début de 2025.
Après une exemption au premier tour, elle se mesurera à la gagnante du duel opposant Veronika Kudermetova, 51e mondiale, et la Roumaine Jaqueline Cristian, 79e. Fernandez n’a jamais affronté l’une ou l’autre.
Les deux premières têtes d’affiche du tableau féminin sont Aryna Sabalenka (1re) et Iga Swiatek (2e). Mais le plus intéressant sera sans doute le retour au jeu de Madison Keys, championne en titre des Internationaux d’Australie, pour la première fois depuis son triomphe, qui comprenait des victoires aux dépens de Swiatek [5-7, 6-1 et 7-6(8)] en demi-finale, et de Sabalenka (6-3, 2-6 et 7-5) en finale au Melbourne Park.
Au deuxième tour, la Floridienne de 30 ans, qui est la 5e tête de série, affrontera Anastasia Potapova, 34e mondiale, ou l’Espagnole Jessica Bouzas Maneiro, 57e.
Il faudra également surveiller le retour de la double championne de Wimbledon, Petra Kvitova. La Tchèque, qui n’a disputé qu’un seul match depuis la naissance de son fils en juillet 2024, occupe maintenant le 1448e rang, et a reçu un laissez-passer pour prendre part au tournoi.
Lundi, elle a mentionné que son mari et entraîneur Jiri Vanek, un ancien joueur de l’ATP, assumait la plupart des responsabilités nocturnes avec leur fils, même si elle l’allaite encore. Son adversaire au premier tour sera la Française Vavara Gracheva, 70e mondiale. Elle pourrait ensuite affronter la 9e tête de série, Mirra Andreeva.
À l’instar de Keys, Naomi Osaka, une autre championne de tournois du Grand Chelem, jouera pour la première fois depuis plus de cinq semaines après une blessure abdominale subie au troisième tour des Internationaux d’Australie. Au premier tour, Osaka croisera le fer avec la Colombienne Camila Osorio.
Comme il y a 32 têtes de série, les possibilités de rencontres fascinantes au premier tour sont moindres. Cependant, il faudra surveiller la confrontation entre deux anciennes championnes américaines au Grand Chelem, soit Sofia Kenin (Internationaux d’Australie de 2020) et Sloane Stephens (Internationaux des États-Unis de 2017).
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Le grand absent cette année chez les hommes est le numéro un mondial Jannik Sinner, qui purge une suspension de trois mois pour une infraction liée au dopage.
Cela signifie qu’Alexander Zverev, deuxième mondial, est le favori, tandis que Carlos Alcaraz est la deuxième tête de série.
Les Canadiens Félix Auger-Aliassime, 18e, et Denis Shapovalov, 28e, sont également de la partie.
Auger-Aliassime, 17e tête d’affiche, a une exemption au premier tour et se mesurera ensuite au Français Benjamin Bonzi, 62e, ou à l’Américain Jenson Brooksby, 937e — qui utilise son classement protégé après une blessure au poignet et une suspension pour avoir manqué des tests antidopage. Pour FAA, ce serait un premier duel avec Bonzi, mais il a perdu son seul match précédent contre Brooksby en 2021.
La rencontre la plus fascinante pour Auger-Aliassime pourrait être celle du troisième tour contre Jack Draper, 14e tête de série. Le Britannique et FAA ont des antécédents. Draper l’a battu 6-4, 6-4 et 6-4 à Flushing Meadows en 2022, puis à Cincinnati en 2024 (5-7, 6-4, 6-4). Toutefois, le Montréalais a pris sa revanche à la Coupe Davis en septembre dernier, en signant un gain de 7-6(6) et 7-5.
Le tableau de Shapovalov est composé d’extrêmes. À titre de 27e tête d’affiche, il bénéficie d’une exemption au premier tour, puis sera opposé au joueur qui émergera d’une bataille entre deux qualifiés.
Ça se corse par la suite, car il pourrait croiser le fer avec Alcaraz au troisième tour. Il s’agirait du deuxième affrontement entre les deux, l’Espagnol ayant remporté au troisième tour de Roland-Garros en 2023. Le Canadien est toutefois en pleine confiance grâce à sa fiche de 8-1 lors de ses deux derniers tournois, et la conquête du titre à Dallas.
Le deuxième tour le plus bizarre pourrait être celui entre Novak Djokovic (6e), champion de l’Open BNP Paribas à cinq reprises, et le vainqueur du premier tour entre Nick Kyrgios et un joueur issu des qualifications.
On se demande pourquoi Kyrgios s’est inscrit au tournoi, puisque sa fiche est de 0-2 en 2025 (défaites à Brisbane et à Melbourne en janvier). De plus, il n’a pas joué en 2024 et avait un dossier de 0-1 en 2023. Sa dernière victoire remonte à octobre 2022, quand il avait battu le Polonais Kamil Majchrzak à Tokyo.
Les matchs du premier tour des tableaux principaux auront lieu mercredi et jeudi.

DIALLO ET GALARNEAU ENCORE EN LICE

Gabriel Diallo (qui frappe un coup droit sur la photo du haut) a atteint le deuxième et dernier tour des qualifications grâce à un gain de 6-3 et 7-6(5) aux dépens du Libanais Hady Habib. Diallo, 4e tête de série des épreuves préliminaires, est venu à bout de son rival grâce à la puissance de ses coups droits et de ses revers.
Son seul accroc est survenu lorsqu’il a servi pour le match à 5-4 et qu’il a perdu un jeu comprenant deux doubles fautes. Il s’est toutefois bien repris au jeu décisif.
Mardi, il livrera bataille à l’Américain Ethan Quinn.

Alexis Galarneau a atteint le dernier tour des qualifications à la suite d’une victoire de 6-4, 4-6 et 6-4 contre le Français Arthur Cazaux. Galarneau semblait parfois éprouver de la douleur au genou droit, surtout après des mouvements brusques. Mais il s’est battu jusqu’au bout et a scellé l’issue de la rencontre après deux heures et 36 minutes.
Son prochain adversaire sera Pablo Carreno Busta, champion de l’Omnium Banque Nationale de 2022. L’Espagnol gère des blessures depuis son triomphe à Montréal et espère retrouver sa forme d’antan.
MATTEO TOUT SOURIRE

L’un des atouts spectaculaires de l’Open BNP Paribas est la grande pelouse située dans la zone des joueurs, où ils peuvent faire du jogging et de l’exercice, frapper des ballons de soccer, et se détendre. Ci-dessus, Matteo Berrettini se rapproche de certains amateurs qui passent une grande partie de la journée à côté de la pelouse dans l’espoir d’obtenir un égoportrait avec leurs idoles ou une signature.
UNE ÉTRANGE PIZZA

Les habitués de l’Open BNP Paribas ont été déçus par une nouveauté choquante à la pizzeria du site : des pizzas rectangulaires. Comme si cela ne suffisait pas, la coupe transversale de la photo montre clairement que cette pizza est loin de ressembler à une pizza au fromage classique.
Elle porte à juste titre l’étiquette « ODD PIZZA » — un peu trop bizarre pour ceux qui ont des goûts traditionnels. Et où est le fromage ?
