madison keys forehand

Photo: Martin Sidorjak

Madison Keys est maintenant âgée de 26 ans et plusieurs personnes du tennis sont surprises de voir qu’elle a si peu accompli — une seule finale d’un Grand Chelem (Internationaux des États-Unis de 2017). Lorsqu’elle a participé à ses premiers Internationaux des États-Unis, il y a dix ans, de nombreux soi-disant experts clamaient qu’elle allait remporter de multiples titres du Grand Chelem.

Mercredi, pendant la majeure partie du duel du deuxième tour à Roland-Garros, Keys a utilisé son plus grand atout — une lourdeur de frappe exceptionnelle — pour submerger Leylah Fernandez. C’était le genre de frappe franche qui peut rendre difficile le fait de s’approche de la balle ou même de mettre la raquette dessus.

Keys, qui occupe le 24e rang mondial et qui est la 23e tête de série, a produit 23 coups gagnants (comparativement à cinq pour Fernandez) dans la deuxième manche en route vers un gain de 6-1 et 7-5.

Photo : Martin Sidorjak

Il y a eu un moment inquiétant après le premier acte sur le Court 6 lorsque Keys a semblé avoir un problème de rythme cardiaque. Un médecin est alors venu sur le court pour prendre son pouls et sa pression artérielle. À un moment donné, on a pu entendre Keys dire au médecin : « C’est déjà arrivé, mais ça n’a jamais duré aussi longtemps. »

Le problème n’a pas semblé l’affecter à la deuxième manche, car elle a pris une avance de 3-1, puis de 5-3. Mais une certaine anxiété semblait s’être installée lorsqu’elle a essayé de conclure alors que Fernandez servait à 3-5. Elle a manqué trois revers alors qu’elle avait trois balles à 0-40, puis elle a commis une double faute et a totalement raté un amorti sur deux autres balles de match lorsqu’elle servait à 6-5. Elle a finalement converti sa sixième balle de match sur un coup droit gagnant qui a pris la Canadienne à contre-pied.

Le poids de la balle et le rythme de frappe de Keys ont ébranlé Fernandez à la première manche et l’Américaine était en plein contrôle de la situation, se forgeant une avance de 3-0 avant de conclure à 6-1 après 29 minutes de jeu. Le deuxième acte, qui a duré 58 minutes, a été bien différent, car Fernandez s’est ressaisie et a donné du fil à retordre à sa rivale — comblant deux fois un déficit d’un bris. Mais l’efficacité de Keys au service (93 pour cent, 13/14, de points gagnés sur ses premières offrandes à la manche initiale) ainsi que ses fulgurants revers et ses puissants coups droits ont été trop difficiles à gérer pour Fernandez.

En parlant de ce qu’elle a dû faire pour conclure le match, Keys a mentionné : « Réussir des premiers services et rester dans le match après avoir été incapable de concrétiser ses balles de match. Me ressaisir rapidement, ne pas m’attarder sur les chances ratées et aller de l’avant. Mais c’est une grande guerrière. Je m’y attendais un peu. Mais, oui, j’étais vraiment heureuse de pouvoir conclure comme je l’ai fait. »

À propos des conditions météorologiques (26 degrés et du soleil), Keys, qui participe à son neuvième Roland-Garros, a commenté : « Je pense que dans l’ensemble, on peut avoir des journées comme aujourd’hui, puis on peut avoir des jours où il fait froid. Il faut donc être prête à tout. »

« Je suis assurément plus heureuse quand il fait beau et que le soleil brille à Paris. »

En y réfléchissant bien, qui ne le serait pas ?

Au troisième tour, vendredi, Keys se mesurera à la 15e tête d’affiche, Victoria Azarenka. La Biélorusse de 31 ans a remporté leur seule rencontre précédente (7-6[5], 2-0) lorsque l’Américaine a dû abandonner au deuxième tour de l’Open de Miami de 2018.

Fernandez a mal pris la défaite et n’était pas très bavarde lors de sa conférence d’après-match.  

Le revers de la redoutable intensité qui l’anime sur le terrain est une incapacité — compréhensible à 18 ans — à prendre du recul et à être objective, surtout lorsqu’elle perd.

Photo : Martin Sidorjak

« Ç’a été un match difficile, mais honnêtement, j’ai vraiment mal joué, disons. Sur une échelle de 1 à 10, je dirais zéro. Je ne suis vraiment pas contente de la façon dont j’ai joué. Ni de la façon dont je me suis comportée sur le terrain. Tout bien considéré, je méritais de perdre ce match. »

Lorsqu’on lui a demandé si elle pensait qu’elle avait mieux joué dans la deuxième manche, elle n’a pas hésité à répondre : « Nous détestons tous perdre, surtout moi. En ce moment, je ne vois pas de point positif. »

La défaite de Fernandez signifie qu’il n’y a plus de Canadiens dans les tableaux du simple de Roland-Garros — Bianca Andreescu et Félix Auger-Aliassime ayant été éliminés au premier tour.

Aussi décevant que cela puisse être, les amateurs de tennis canadiens peuvent maintenant se réjouir de l’approche de la saison sur le gazon, une surface qui sied mieux à la plupart de leurs compatriotes.

La semaine prochaine, au tournoi ATP 250 de Stuttgart, il y aura quatre Canadiens en action — Denis Shapovalov, Milos Raonic, Auger-Aliassime et Vasek Pospisil. Deux neuf — huit pour Raonic et un pour Shapovalov — titres ATP que ces joueurs ont accumulés, aucun n’a été remporté sur le gazon. Cependant, Raonic a disputé trois finales (Wimbledon en 2016, Queen’s Club et Stuttgart en 2018), tandis qu’Auger-Aliassime était finaliste à Stuttgart en 2019. Les chances sont donc bonnes de voir les choses s’améliorer au cours des prochaines semaines.

Du côté féminin, Andreescu, 7e, et Fernandez, 69e, n’ont pas beaucoup d’expérience sur le gazon. Andreescu n’a pris part à Wimbledon qu’une seule fois — elle s’est qualifiée et a perdu au premier tour en 2017. Fernandez n’a jamais participé au tableau principal de Wimbledon et n’était âgée que de 15 ans lorsqu’elle a disputé trois matchs chez les juniors au tournoi ITF de Roehampton (Angleterre) et deux à Wimbledon en 2018.

Andreescu doit jouer à Berlin dans deux semaines, puis à Eastbourne la semaine avant Wimbledon. On ne connaît pas les plans de Fernandez pour le moment.

UN GOÛT DE PARIS

L’un des plaisirs de Paris est de déguster un bon croissant au beurre, surtout le matin. Celui que l’on voit ici provient d’une pâtisserie du 16e arrondissement, près de la station Michel-Ange Auteuil, l’une des deux stations de métro que les spectateurs utilisent lorsqu’ils assistent à Roland-Garros.

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