Photo: Martin Sidorjak
Alors que le Canada présente la meilleure équipe de l’histoire de la Coupe Billie Jean King pour les Finales de 2022 à Glasgow cette semaine, il n’est pas surprenant que le capitaine par intérim Sylvain Bruneau n’ait pas précisé qui seront les joueuses de simple pour la rencontre de jeudi contre l’Italie.
« Nous avons amplement le choix et pour l’instant, nous ne sommes que lundi, a-t-il mentionné timidement. Nous allons donc attendre et voir après quelques entraînements supplémentaires. Je ne peux pas vraiment vous répondre pour l’instant. »
Les possibilités se résument à décider qui de Leylah Fernandez (40e), Bianca Andreescu (46e) et Rebecca Marino (64e) disputeront les deux matchs de simple contre l’Italie, puis contre la Suisse, vendredi.
C’est la première fois que le Canada compte sur la participation d’une championne de simple (Andreescu, Internationaux des États-Unis de 2019) et d’une finaliste (Fernandez, Internationaux des États-Unis de 2021) de tournois du Grand Chelem au sein de la même équipe.
« J’attendais cela depuis longtemps, a confié Andreescu au sujet de son retour à la Coupe BJK pour la première fois depuis 2019. Cela fait remonter différentes émotions. Je suis très contente d’être ici. »
En 2019, Andreescu a occupé le 4e rang mondial, tandis que Fernandez s’est hissée au 13e échelon en 2022, les deux espèrent donc revenir à ce genre de forme.
La saison 2022 de Fernandez, 20 ans, a été interrompue par une fracture de stress au pied droit en quart de finale de Roland-Garros, en mai. Elle n’est revenue au jeu qu’en août pour l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers à Toronto. « Je pense que j’ai eu une bonne année malgré le fait que j’ai raté la saison sur gazon, dit-elle. Je suis simplement heureuse d’être maintenant en forme, en santé, et de pouvoir représenter le Canada à la Coupe Billie Jean King. Cela a toujours été un de mes rêves. Mon année aurait pu être meilleure, mais en même temps, je suis satisfaite. J’ai beaucoup appris sur moi-même en tant que joueuse être humaine, et c’est tout ce que je peux demander. »
Quant à Andreescu, 22 ans, voici son bilan de 2022 : « J’ai eu une très bonne année. J’aurais sans doute pu mieux faire à certains égards, mais je suis contente de la façon dont je vois les choses comparativement à l’an dernier. Je ne me sentais pas vraiment moi-même l’an dernier, mais cette année, je gère mieux mes défaites, même mes victoires. (Sourires) C’est sûr que je n’aime pas voir le chiffre 46 à côté de mon nom, je veux donc réintégrer le Top 10 au cours des six prochains mois. »
Depuis les Internationaux des États-Unis, Fernandez a une fiche de 3-4 et Andreescu de 5-3. Quant à Marino, 31 ans, elle a un bilan de 11-6, qualifications comprises, et son classement est passé du 106e au 64e rang.
On est curieux de voir qui jouera pour l’Italie, jeudi, ainsi que mercredi lorsque les Italiennes affronteront la Suisse, menée par Belinda Bencic (12e), Jil Teichmann (35e) et Victorija Golubic (77e). La joueuse la plus en vue de l’Italie, Camila Giorgi, championne 2021 de l’Omnium Banque Nationale, est désormais classée 67e, mais a déclaré forfait.
Cela laisse un groupe de jeunes joueuses enthousiastes pour appuyer Martina Trevisan (28e), qui est davantage à l’aise sur la terre battue. Il y a Lucia Bronzetti (56e), Jasmine Paolini (59e) et Elisabetta Cocciaretto (65e). Il y a deux semaines, Cocciaretto a remporté le titre à Tampico, au Mexique, tandis que Paolini a été couronnée championne d’une épreuve ITF en Espagne.
Fernandez a déclenché quelques rires lors de la conférence de presse de l’équipe lundi lorsqu’elle a dit : « Les Italiennes sont très fortes, ce sont des combattantes, surtout quand elles sont en groupe. Elles n’abandonneront jamais, elles vont se battre jusqu’à la fin. Cette rencontre sera une bataille. »
À propos des conditions à l’Emirates Arena de Glasgow, Fernandez a dit : « Nous les Canadiennes, nous aimons les terrains intérieurs de surface dure. Nous avons toutes grandi sur ce genre de surface, ce sera donc un avantage. »
Comme l’horaire prévoit que les Italiennes affronteront les Suisses mercredi au premier tour du groupe A, si l’Italie surprend la Suisse, le Canada pourrait faire face à l’élimination dès jeudi contre l’Italie. Si la Suisse gagne, le Canada espèrera battre l’Italie jeudi, puis la Suisse vendredi, pour se qualifier pour les demi-finales de samedi.
Selon le format, les joueuses numéro deux croiseront le fer, puis se sera au tour des joueuses numéro un avant la présentation du double. Chaque rencontre est disputée au meilleur de trois matchs.
Gabriela Dabrowski, qui occupe le septième rang de la WTA, sera le point d’ancrage de l’équipe de double. Elle a déjà participé à trois rencontres de la Coupe BJK avec sa coéquipière Carol Zhao et une avec Marino et Andreescu.
Les favorites pour ces Finales sont les Tchèques, championnes à six reprises. Elles comptent sur leur rang Barbora Krejcikova (21e en simple et 4e en double), Karolina Pliskova (32e) et Katerina Siniakova (1re en double). Le Canada pourrait se mesurer à la République tchèque en demi-finale.
Il y a quelques absentes de renom cette semaine, notamment la numéro un mondiale, la Polonaise Iga Swiatek, qui a décidé de ne pas participer parce qu’elle estimait que le voyage à Glasgow était trop tôt après les Finales de la WTA à Fort Worth, au Texas. L’Américaine Jessica Pegula (3e), malade, et la Britannique Emma Raducanu (76e), blessée à un poignet, font également l’impasse sur la compétition.
Aryna Sabalenka (6e), du Belarus, et la Russe Daria Kasatkina (8e) rateront également les Finales, car ces deux pays sont bannis de la compétition.
L’an dernier, le Canada (avec Marino, Françoise Abanda et Zhao) avait battu la France, puis s’était incliné face à la Russie, future championne de la Coupe BJK.
En avril, à Vancouver, le Canada a obtenu sa place pour les Finales grâce à un triomphe de 3-0 aux dépens de la Lettonie. Fernandez avait alors remporté ses deux duels de simple et Marino avait signé le troisième point.
Bruneau, que l’on voit ci-dessus avec l’entraîneur Nathalie Tauziat, remplace la capitaine habituelle Heidi el Tabakh, absente pour des raisons personnelles.
Capitaine de 2010 à 2018, Bruneau a déclaré : « C’est la meilleure équipe que j’ai jamais eue en tant que capitaine. Elles sont capables de tout si on regarde qui sera la joueuse numéro un, la numéro deux, la remplaçante et l’équipe de double. Les possibilités sont illimitées. Nous devons nous concentrer sur la première rencontre, et y aller tour par tour, match par match. C’est une équipe très talentueuse avec beaucoup d’expérience. Elles aiment représenter leur pays, ce qui est un grand atout. Elles gèrent bien ces moments-là. »
Le pilier du double, Dabrowski, a de grands espoirs à la veille de sa 18e participation depuis 2013. « Je pense que la composition de cette équipe est incroyable et que la camaraderie est formidable. Faire partie de cette équipe est un honneur pour moi et j’ai hâte de sauter sur le terrain. »
REMARQUE : La première rencontre du Canada face à l’Italie sera présentée sur les ondes de TVA Sports et de Sportsnet, jeudi, à compter de 5 h, HE.
Photo de l’article : Martin Sidorjak