Tebbutt : Roland-Garros – un délice pour les passionnés de tennis

Peut-être est-ce dû à la terre de Sienne brûlée qui donne cette riche couleur à la terre battue, mais Roland-Garros a le don de tout faire avec panache, que cela lui confère un statut spécial parmi les tournois du Grand Chelem.

Ci-dessus, une photo de la statue de Suzanne Lenglen à l’extérieur de l’enceinte qui porte son nom. Elle a été une grande dame du tennis à la fin des années 1910 et dans les années 1920. Le déménagement de Wimbledon à Church Road en 1922 s’explique par le besoin d’un stade plus grand en raison des foules qui accouraient pour voir jouer la gracieuse et athlétique Française.

Le tennis féminin a beaucoup évolué depuis Suzanne Lenglen, mais on peut encore affirmer qu’elle a été la plus grande de tous les temps si les principaux critères sont son influence sur le monde du sport et la singularité de son style.

Mercredi, les choses ne se sont pas bien déroulées pour Carol Zhao sur le court 11, derrière le court Suzanne Lenglen, alors qu’elle se mesurait à Sara Bejlek (au service, ci-dessus).

La Tchèque de 17 ans a rapidement pris les devants 4-1. Zhao a réussi à ramener le pointage à 4-5, et a eu une chance de niveler la marque à 30-30 au dixième jeu. Toutefois, une volée ratée et une double faute ont permis à Bejlek d’empocher la première manche.

Bejlek a poursuivi sur sa lancée au deuxième acte avant de conclure la rencontre en une heure et sept minutes en des comptes de 6-4 et 6-1.

Bejlek ne mesure que 1,80 m, mais ce qui lui manque en taille, elle le compense par ses déplacements, son courage et sa force mentale.

Elle ne ressemble en rien à l’adolescente de 17 ans – la Croate Petra Marcinko – qui a eu raison de Katherine Sebov mardi grâce à un jeu en puissance basé sur de lourds coups de fond. Bejlek est une battante.

Zhao (171^e) doit s’en vouloir de ne pas avoir pu trouver son meilleur tennis, mercredi. Elle a produit 9 coups gagnants et commis 23 fautes directes, comparativement aux 20 coups gagnants et aux 15 fautes directes de Bejlek, championne nationale de la Tchéquie (18 ans et moins) à seulement 14 ans. Elle a atteint le troisième tour des qualifications et espère se tailler une place au tableau principal d’une épreuve du Grand Chelem pour la troisième fois de sa carrière après avoir réussi l’exploit en 2022 à Flushings Meadows et en 2023 à Melbourne.

En entrevue d’après-match, elle a déclaré : « Je suis vraiment contente, parce que je me sentais bien aujourd’hui. J’ai bien joué et, bien sûr, j’ai été une peu chanceuse. On verra comment les choses se passeront demain ».

Au dernier tour, elle croisera le fer avec la Slovaque Victoria Hruncakova, 136^e.

À LA VEILLE DU TIRAGE

Le destin des joueurs et des joueuses de Roland-Garros sera un peu plus précis à 14 h, jeudi (8 h HE) lorsque le tirage des tableaux principaux sera effectué à L’Orangerie, une imposante salle de réception située près du court Simonne-Mathieu.

La championne en titre Iga Swiatek et Carlos Alcaraz seront les favoris.

Le Canada sera représenté par trois femmes, soit Bianca Andreescu (41^e), Leylah Fernandez (51^e) et Rebecca Marino (79^e), ainsi que par deux hommes, Félix Auger-Aliassime (10^e) et Denis Shapovalov (31^e), qui seront des têtes de série.

Le fait qu’Andreescu et Fernandez ne font pas partie des têtes d’affiche ajoute un élément de suspense au tableau féminin, car les deux sont largement perçues comme étant meilleures que leur classement actuel et donc des adversaires dangereuses dans les premiers tours. Andreescu, championne 2019 des Internationaux des États-Unis, et Fernandez, finaliste à New York en 2021, possèdent des feuilles de route qui font l’envie de bien des joueuses négligées.

Il faudra également surveiller les Tchèques Linda Fruhvirtova (56^e) et Marketa Vondrousova (57^e), finaliste de Roland-Garros en 2019.

Essayer de prédire qui sont les « trouble-fête » les plus évidents chez les hommes est un exercice futile. Il faudra toutefois se méfier du Finlandais Emil Ruusuvuori (43^e), de l’Argentin Tomas Martin Etcheverry (46^e) et du Chinois Zhang Zhizhen (70^e). Ce dernier a atteint les quarts de finale à Madrid après avoir éliminé Shapovalov au deuxième tour. Il a cependant perdu au premier tour des qualifications à Rome contre l’Italien Francesco Maestrelli (182^e).   

On se reparlera des tableaux jeudi.

LE SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS

À l’entrée du complexe de télévision de Roland-Garros se trouve une carte géographique indiquant tous les diffuseurs nationaux qui retransmettent le tournoi, y compris RDS et TSN au Canada.

En hommage au regretté Gérard du Peloux, longtemps chargé d’affaires du service de presse de Roland-Garros, le portait de cet ancien journaliste du Figaro est désormais bien en évidence dans le centre des médias.