Dans le vaste monde du tennis, il n’y a rien comme un match en début de soirée à Roland-Garros, avec de longues ombres sur la terre battue rouge et des amateurs captivés par le suspense du dernier duel de la journée.
Tous ces éléments étaient présents mardi lorsque Gabriel Diallo a livré bataille à Timofev Skatov jusqu’à 21 h, sur le court 4.
Malheureusement, Diallo, 21 ans, s’est incliné 6-4 et 7-6(6) après avoir eu trois balles de manche pour forcer la tenue d’une manche décisive contre le Kazakh de 22 ans.
Diallo a comblé un écart d’un bris au premier acte pour niveler la marque à 4-4 en remportant un jeu époustouflant de 30 coups. Il a toutefois perdu son service au jeu suivant sur une double faute et Skatov n’avait plus qu’à servir pour la manche.
Au deuxième engagement, Diallo a tiré de l’arrière par deux bris – 1-4 –, mais il a courageusement effectué une remontée et a eu une balle de manche alors que Skatov servait à 5-6 avant de rater un retour.
Du haut de ses 6 pieds 7 ½, Diallo est capable de produire de puissants services (c’est peut-être la nervosité qui l’a limité à quatre aces) et de frapper des coups droits à plat qui transpercent le terrain. Et pour un joueur de sa taille, il se déplace très bien.
Vers la fin de la deuxième manche, Skatov a reçu la visite du soigneur à trois reprises : d’abord pour un problème au bras droit, puis pour un problème au mollet droit. Mais cela n’a pas semblé l’affecter au jeu décisif, car il a rapidement pris les devants 3-0. Diallo a immédiatement répliqué, soutenu par un public acquis à sa cause, et a eu deux balles de manche à 6-4. Il a cependant raté un revers, puis un coup droit pour permettre à Skatov de créer l’égalité à 6-6. Deux points plus tard, son retour de service a abouti dans le filet pour donner la victoire à son rival.
« C’était son premier match sur terre battue (et seulement son deuxième aux qualifications d’un tournoi du Grand Chelem), a expliqué son entraîneur, Martin Laurendeau. Nous n’avons eu que cinq ou six jours d’entraînement, mais je pense qu’il peut bien jouer sur cette surface. Il est capable de glisser, il a les bons patrons de jeu, un gros service et de puissants coups de fond. Dans quelques années, il sera beaucoup plus à l’aise sur la terre battue.
« Il y a un mois et demi, il a joué à Sarasota (Floride) sur terre battue (Har-Tru) et a atteint les quarts de finale. Aujourd’hui, malgré la nervosité et l’ampleur du moment – depuis son enfance qu’il rêve de participer à des tournois du Grand Chelem – il a failli disputer trois manches. »
Diallo participera maintenant à un Challenger en Grande-Bretagne avant les qualifications de Wimbledon. « Il n’a jamais joué sur le gazon, il n’a même jamais mis les pieds sur un terrain de gazon, a mentionné Laurendeau.
« L’histoire de Gabriel est incroyable. Il y a 12 moins, il était 950e mondial et aujourd’hui, il occupe le 146e rang. Il a donc retranché 800 places à son classement en 12 mois alors qu’il était étudiant à l’Université du Kentucky. Peu de joueurs de l’ATP ont réussi cela. Il va maintenant disputer autant de tournois que possible pour acquérir de l’expérience. »
Laurendeau a ajouté, en parlant de Diallo, qui est un athlète charismatique, « il a un très bon jeu – on ne le voit peut-être pas autant sur la terre battue parce qu’il a moins d’occasions de jouer son tennis explosif. Mais quand il peut laisser aller ses coups, il est vraiment impressionnant. Entrer dans le Top 100 en un an, c’est phénoménal. Et je pense qu’il peut se rendre beaucoup plus loin. »
Carol Zhao a été la première Canadienne à entrer en scène mardi et a signé une victoire de 6-4, 5-7 et 6-1 contre Katarzyna Kawa sur le court 11.
La Polonaise de 30 ans était à un point d’une avance de 4-1 dans la première manche avant que Zhao ne renverse la vapeur et n’empoche la manche grâce à un jeu contrôlé et constant.
Au deuxième acte, Kawa, qui avait les plus gros coups, mais manquait de constance, a connu un passage à vide et semblait sur le point de plier bagage à 6-4, 4-2. Cependant, Zhao a aussi eu une baisse de régime et Kawa a sauté sur l’occasion pour lui ravir la manche.
Zhao a ensuite quitté le terrain quelques minutes, mais à son retour, elle a gagné les deux premiers jeux de la manche décisive et a poursuivi sur cette lancée pour conclure 6-1 après deux heures et six minutes de jeu.
« Je suis très satisfaite du déroulement de la troisième manche, a confié Zhao. Récemment, j’ai disputé des matchs où j’ai perdu l’avance et j’ai laissé cela m’affecter. Je suis donc contente d’avoir pu me ressaisir après la deuxième manche. »
À propos des conditions de cette fin de matinée et début d’après-midi maussades, Zhao a mentionné : « Les balles étaient vraiment lourdes quand il a commencé à avoir des gouttes d’eau. Elles sont dures au départ, il n’y a donc pas beaucoup de sensations. Il faut donc être dans la bonne position. À la troisième manche, je sentais beaucoup mieux la balle. »
Mercredi, au deuxième tour, Zhao croisera le fer avec une jeune étoile montante, Sara Bejlek. La Tchèque de 17 ans occupe le 180e rang mondial, possède une fiche de 13 victoires et 8 défaites en 2023 à tous les niveaux et s’est qualifiée pour les Internationaux d’Australie en janvier.
En milieu d’après-midi, le temps a changé et il semblait que les conditions plus ensoleillées allaient être favorables pour Katherine Sebov lorsqu’elle s’est forgé une avance de 4-0 contre la Croate Petra Marcinko, 17 ans.
Sebov s’est servie de son expérience et de son savoir-faire pour surpasser une Marcinko sujette aux erreurs et incapable de trouver ses marques.
Championne junior des Internationaux d’Australie l’an dernier, Marcinko semblait montrer son talent brut, mais un produit inachevé, jusqu’au début du deuxième acte. La Croate a une balle très lourde avec beaucoup d’effet brossé. De plus en plus de ces coups ont commencé à trouver le terrain et elle s’est envolée avec la deuxième manche 6-0 en 37 minutes.
Sebov a bien tenté de s’accrocher au troisième engagement, mais a concédé son service au quatrième jeu pour permettre à la Croate de prendre les devants 3-1. Sebov a répliqué dès le jeu suivant et a était à un point de créer l’égalité à 3-3, mais Marcinko a repris le contrôle pour mettre un terme à la rencontre après une heure et 52 minutes.
Après s’être qualifiée à Melbourne et avoir vu son classement passer du 221e au 141e rang, Sebov a peut-être l’impression d’avoir raté une occasion. Toutefois, elle n’a pas mal joué et n’a jamais baissé les bras face à une adversaire en pleine forme.
Il y a eu une certaine confusion quant à la graphie du nom de Marcinko. Dans le site Web du tournoi, dans le tableau et dans l’horaire des matchs, il est écrit Marcinco. Après la rencontre, un membre de l’équipe de la Croate – à gauche sur la photo ci-dessus – a insisté sur le fait que la bonne graphie était Marcinko.
La terre battue de Roland-Garros a quelque chose de magique avec sa riche teinte ocre. Il n’est donc pas surprenant qu’il y ait un flux constant de spectateurs qui se font photographier devant ce fond.