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Photo: Pascal Ratthé/Tennis Canada
Valérie Tétreault a accompli à peu près tout ce qui est possible au tennis, tant sur le court qu’en dehors. Son parcours de joueuse l’a propulsée vers des participations à des tournois du Grand Chelem et vers le meilleur classement WTA de sa carrière, à savoir le 112e rang. Cela l’a également préparée aux nombreux postes qu’elle a occupés dans le sport depuis qu’elle a raccroché sa raquette.
Pour célébrer la Journée internationale des femmes et la publication du Rapport d’impact de Jeu. Set. Équité (JSÉ), Mme Tétreault évoque le fait qu’elle a brisé des plafonds de verre en tant que première femme à occuper le poste de directrice de tournoi de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers, à Montréal.
Parlant de l’OBN, le tournoi offrira des bourses égales aux hommes et aux femmes à partir de 2027 et, avec l’expansion à un modèle de 12 jours, les bourses pour le volet féminin augmenteront à partir de cette année. En tant qu’ancienne joueuse, ce sujet revêt une importance particulière pour Mme Tétreault, puisque l’impossibilité de gagner sa vie en pratiquant le sport qu’elle aimait a été l’une des raisons pour lesquelles elle a pris sa retraite dans la vingtaine.
« Je considérais à l’époque que, pour réellement vivre de mon sport, il fallait que je sois dans le Top 50 mondial, explique-t-elle.Je me suis donc demandé si je pensais avoir le potentiel d’être dans le Top 50, et quand la réponse est non, ça vient avec une prise de décision. J’espère que dans les années à venir, il y aura plus de jeunes filles qui pourront rêver de gagner leur vie en jouant au tennis, et franchement, c’est déjà un grand pas en avant si ces filles qui sont aujourd’hui dans le Top 100 n’ont pas à se poser les mêmes questions que celles que j’ai dû me poser. »
Selon le rapport d’impact de JSÉ, Tennis Canada a dépassé son objectif de parité des genres au sein de son équipe de haute direction, et Mme Tétreault est heureuse d’en faire partie.
« Je me suis toujours dit que, si je n’avais pas les compétences requises, je n’occuperais pas ce poste, ajoute Mme Tétreault. Si nous devons aborder le sujet des quotas aujourd’hui pour que, lorsque mes filles entreront sur le marché du travail, nous n’ayons plus à en parler, vous savez quoi ? Qu’il en soit ainsi. Je suis heureuse de faire partie du quota pour l’instant ».
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Mais ce n’est pas la seule façon dont Mme Tétreault inspire la prochaine génération, même si elle est réticente à associer ses réalisations à quelque chose de plus grand qu’elle. Avant de gravir les échelons de Tennis Canada, elle a été l’une des premières femmes à commenter le tennis à TVA Sports. Au début, elle n’était à l’antenne que pendant les tournois de la WTA, mais elle s’est battue avec succès pour que l’on ajoute les tournois de l’ATP à son contrat.
Aujourd’hui, elle est non seulement vice-présidente des communications de Tennis Canada et la première femme à occuper le poste de directrice du tournoi de l’Omnium Banque Nationale de Montréal, mais elle est aussi la seule femme à la tête d’une épreuve du Circuit Masters 1000 de l’ATP. Bien que le fait de faire partie du quota suscite parfois des doutes et des interrogations sur sa propre valeur, elle est la première à souligner que les progrès n’ont pas été assez rapides et que le fait d’inspirer d’autres personnes à suivre ses traces ne fera que continuer à faire progresser l’équité des genres.
« Quand je repense à ma situation quand j’étais plus jeune, je sais que le simple fait d’avoir d’autres femmes à ces postes peut parfois ouvrir des portes. Je me dis que c’est tant mieux si je peux ouvrir la voie, même si ce n’est que pour une seule fille », conclut-elle.