Victoria Mboko rests her hand on her face and smiles. She won 5 of her first 6 tournaments in 2025.

Photo : Sarah-Jade Champagne

Jusqu’à présent, 2025 a été l’année de Victoria Mboko et, selon toutes les indications, la Canadienne ne fait que s’échauffer.  

Née en Caroline du Nord, mais établie à Toronto depuis qu’elle est toute petite, cette jeune joueuse de 18 ans a grandi en regardant le tennis au Sobeys Stadium et est depuis longtemps considérée comme la prochaine vedette canadienne. Cette année, elle est vraiment à la hauteur de son potentiel. Elle a amorcé la saison en signant 22 victoires consécutives et a conquis quatre titres d’affilée sans concéder une seule manche. 

Cette séquence de 20 gains dans des tableaux principaux représente un record pour une Canadienne depuis que l’ITF a commencé à tenir de tels registres en 1994 – elle a surpassé la marque de Rebecca Marino (18). Grâce à son excellent début de saison, Mboko a fait son entrée dans le Top 200 et est actuellement la cinquième Canadienne la mieux classée en simple en vertu de son 162e rang.  

Rappelons qu’elle n’a que 18 ans.  

Pour les amateurs qui ne connaissent peut-être pas très bien Mboko, il y a une raison à cela. Ces dernières années, des blessures l’ont freinée. Mais maintenant qu’elle est en bonne santé, l’adolescente montre au monde ce dont elle est capable. 

Vendredi dernier, la Torontoise s’est adressée aux médias et a expliqué qu’elle n’avait pas fait grand-chose l’an dernier. « Je me remettais d’une blessure. Je me suis entraînée en Europe, loin de la maison. Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de jouer près de la maison ou même de participer à un tournoi. Lorsque j’ai commencé à jouer cette année, j’avais donc un horaire assez chargé. J’étais très enthousiaste à l’idée de disputer de nombreux matchs, de sauter sur le terrain et de jouer sans douleur. Nouvelle année, nouveau départ. Je suis contente que cela se passe bien et j’espère que cela se poursuivra ainsi. Jusqu’à présent, tout va bien. »   

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Apprendre à gérer le succès fait partie du développement professionnel des jeunes athlètes. Gagner, c’est bien, mais il est également important de rester concentré. On peut dire que Mboko a bien géré la situation jusqu’à présent en 2025.  

« Quand tout cela [la série de victoires] s’est produit, je n’ai pas été très surprise, car je veux gagner chaque match que je dispute. En y repensant, c’est un peu surprenant pour moi d’y être parvenue. Je n’aurais jamais pensé que j’allais faire quelque chose comme ça, a mentionné Mboko. Au cours des deux premiers mois, je me sentais très confiante et à l’aise dans mon jeu. Alors, continuer comme ça, c’était honnêtement très, très agréable, et ça m’a donné une meilleure idée de ma progression. » 

Lorsqu’elle a finalement subi la défaite au premier tour d’un tournoi W50 de l’ITF en France, elle a immédiatement réagi la semaine suivante en remportant son cinquième titre à Porto (W75), au Portugal, le plus important titre de sa carrière à ce jour.  

Victoria Mboko holds the trophy she won at the 2025 ITF event in Porto.

« Gagner tous les matchs est impossible. Je m’en suis remise rapidement, a expliqué Mboko. J’ai un peu balayé cette défaite du revers de la main. Je me suis dit : “Tu sais quoi ? C’est une nouvelle semaine, il faut jouer, faire de son mieux et viser le titre.” C’est ce que je fais toutes les semaines, j’essaie de gagner. Alors, gagner au Portugal, c’était vraiment excitant. C’est fantastique. »  

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Le début de saison a été si fructueux que Mboko a eu du mal à rapporter certains de ses trophées à la maison. 

« Les deux premiers tournois que j’ai remportés, je revenais des Caraïbes et [les trophées] sont d’assez grands plateaux. Pour les faire passer à l’aéroport, les services de sécurité ne sont pas très sympas lorsqu’ils voient de gros trophées ou de grosses pièces de métal comme ça. Le moment venu de les faire passer la sécurité et les douanes de l’aéroport, surtout sur un vol international, ça n’a pas été facile du tout. Pour mon père aussi. Je l’ai rencontré à Montréal et il n’avait pas de gros bagages, alors il a dû les apporter sans ses mains. » 

En date du 17 mars, les 25 victoires et les cinq titres de Mboko la placent en tête de l’ITF. En tenant compte des qualifications, elle affiche un bilan de 27 victoires et 1 défaite en simple, ainsi que 53 manches gagnées et 4 perdues. De plus, elle a également remporté ses deux premiers tournois de double de l’année. 

Victoria Mboko holds the trophy in Manchester, her fourth title already in 2025.

Ce début de saison lui a valu un laissez-passer pour le tableau principal de l’Open de Miami, sa première participation à une épreuve de catégorie 1000 de la WTA.  

« J’étais tellement excitée, a confié Mboko à propos de son laissez-passer. C’est un tournoi 1000, juste en dessous des tournois du Grand Chelem. J’étais reconnaissante de la chance qui m’était offerte. Jouer à Miami, c’est très amusant. »  

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Lorsque Mboko s’est adressée aux médias vendredi, le tirage au sort n’avait pas encore été publié, mais on lui a demandé contre qui elle aimerait jouer.  

« Je ne pense pas vraiment à quelqu’un en particulier, mais jouer contre une adversaire du Top 10, quelle qu’elle soit, serait une grande occasion. J’aurai la chance de montrer ce que je sais faire. Je ne pense pas que les gens me connaissent ici, alors j’espère que, lorsque je jouerai, je pourrai vraiment montrer mon talent et, je l’espère, remporter le match. » 

Son vœu ne sera pas exaucé, mais elle pourrait trouver rapidement une rivale bien classée à Miami. La première joueuse du Top 10 que Mboko pourrait rencontrer est Madison Keys au quatrième tour, mais elle pourrait avoir fort à faire bien plus tôt. En effet, elle se mesurera à Camila Osorio au premier tour et une victoire lui permettrait d’affronter Paula Badosa, 11e mondiale. 

Mboko a fait ses débuts professionnels en juillet 2021, un mois avant son quinzième anniversaire. Moins d’un an plus tard, elle a atteint sa première finale professionnelle, dans un tournoi W25 à Monastir, en Tunisie. Trois mois plus tard, elle a remporté son premier titre à l’âge de 15 ans, à Saskatoon. Un mois après, elle a participé pour la première fois au tableau principal d’une épreuve de la WTA à Granby, au Québec, où elle est tombée aux mains de sa compatriote Marino.  

Même au milieu de ce foudroyant succès en 2025, Mboko sait qu’il y a encore de la place pour progresser.  

« La [séquence victorieuse] a été très bonne pour ma confiance, mais je voulais aussi travailler certains aspects de mon jeu. Mon jeu n’est pas parfait. Personne n’est parfait. Je suis plus forte mentalement et je me sens évidemment bien dans ma peau. Mais je veux aussi me perfectionner un peu plus. Plus je vais franchir d’étapes, plus mes adversaires seront capables d’exploiter mes faiblesses. Continuer à m’améliorer est donc important. »  

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En plus du laissez-passer pour Miami, Mboko a été choisie pour la première fois pour faire partie de l’équipe canadienne de la Coupe Billie Jean King pour les qualifications d’avril prochain.  

« Lorsque j’ai été choisie pour faire partie d’Équipe Canada, j’étais super excitée. Représenter son pays est un très grand honneur. C’est très stimulant de faire partie de cette équipe et de jouer aux côtés d’excellentes joueuses comme Rebecca et Marina, je suis très enthousiaste et je sais que je vais beaucoup apprendre. »   

Ce sera un mois important, et, nous l’espérons, le début d’une belle carrière pour la jeune Canadienne.  

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