Branstine veut se servir de ses récents succès comme tremplin

Écrit par Melissa Boyd

18 avril 2025

Carson Branstine NBO 2024 celebration Gyles Dias

Après une excellente saison 2024 sur le circuit féminin de l’ITF, Carson Branstine a poursuivi sur sa lancée cette année, ajoutant d’importants jalons à sa banque d’expérience chez les professionnelles. 

En février, la joueuse de 24 ans a atteint sa première finale d’un tournoi de catégorie 125 de la WTA à Cancún, au Mexique, un tournoi qu’elle n’avait pas l’intention de disputer jusqu’à ce qu’elle reçoive un message de dernière minute du superviseur du circuit lui annonçant qu’elle avait sa place aux qualifications. Le seul vol possible étant un vol de nuit, elle est arrivée à Cancún à 9 h, et a disputé — et gagné — son match de qualification à 16 h. Comme on dit, le reste appartient à l’histoire, puisqu’elle a failli remporter le tournoi malgré une très forte compétition. Branstine a ensuite remporté le tournoi ITF W50 de Saint-Domingue, en République dominicaine, un résultat qui l’a propulsée dans le Top 200 du classement WTA pour la première fois. 

LIRE : La quête de tennis de Carson Branstine : un voyage de découverte de soi 

La santé a joué un rôle important dans son plaisir sur le court. Aujourd’hui complètement remise de ses opérations aux hanches et aux genoux, elle a retrouvé toute sa mobilité et sa puissance. 

«Ce n’est pas seulement une question de victoires, a expliqué Branstine. Je vois que mon jeu s’améliore, ce qui est évidemment la chose la plus importante. J’ai vraiment hâte de participer à chaque tournoi et de disputer chaque match, et je sens que je vais faire encore plus de progrès.»

Branstine a fait ses premiers pas dans la cour des grandes à Indian Wells et à Miami. Dans le désert californien, elle a manqué de peu l’obtention d’un laissez-passer pour les qualifications, mais a décidé de rester sur place pour s’entraîner avec certaines des meilleures joueuses et pour travailler avec Christian Groh, l’ancien entraîneur de Tommy Haas. Son choix s’est avéré payant puisque Haas, le directeur de l’Open BNP Paribas, lui a offert la possibilité de participer à leur Mixed Doubles Invitational si elle parvenait à trouver un partenaire. Elle a réussi à convaincre Nikola Mektic, qu’elle n’avait jamais rencontré auparavant, et juste comme ça, le nom de la Canadienne était dans le tableau aux côtés de l’un des meilleurs joueurs de double du monde. Ils ont remporté leur premier match et pensent même à faire équipe dans les tournois du Grand Chelem.

Carson Branstine NBO 2024 forehand Gyles Dias

À Miami, Branstine a participé aux qualifications du simple d’une épreuve WTA 1000 pour la première fois. 

«C’était génial d’avoir la possibilité de jouer à Miami. Tout est à notre disposition : les physios, l’hôtel, la nourriture, les superbes terrains d’entraînement, a raconté Branstine. Bien sûr, la compétition est plus difficile, mais toutes ces commodités font que tu n’as plus qu’à te concentrer sur ton tennis. Je n’ai pas eu l’impression d’être différente des autres. Je gagnais certaines des manches d’entraînement que je disputais contre les meilleures joueuses.» 

L’une de ces joueuses de l’élite avec qui elle s’est entraînée était la double championne de Wimbledon, Petra Kvitova, qui lui a prodigué de nombreux conseils et a complimenté son jeu. 

«Le fait d’être respectée par des membres du Temple de la renommée et des championnes de tournois du Grand Chelem ne fait que confirmer cette conviction et vous donne encore plus de motivation pour continuer», a ajouté Branstine. 

LIRE : Faites connaissance avec les membres d’Équipe Canada pour les qualifications du Mondial junior de tennis de l’ITF à Montréal 

Branstine vole de ses propres ailes depuis qu’elle est devenue professionnelle et elle sait fort bien qu’elle aura besoin d’aide si elle veut faire partie de l’élite mondiale semaine après semaine. Cela signifie qu’elle devra trouver un agent et éventuellement un entraîneur de tournées, même si elle a reçu beaucoup de bons conseils au fil des ans, dont ceux de Noëlle van Lottum, cheffe du tennis féminin de Tennis Canada. 

«Je suis allée très loin avec très peu de moyens, ce qui est formidable, mais je sais aussi que cela ne peut pas durer, a confié Branstine. Il faut faire les choses de la bonne façon, il n’y a pas de raccourcis dans ce sport. Il n’y a que 100 joueuses dans le Top 100, il faut donc donner le meilleur de soi-même dans tous les aspects de sa carrière.»

Branstine pourra bientôt cocher un autre élément de sa liste de projets de tennis lorsqu’elle prendra part à son premier tournoi du Grand Chelem en disputant les qualifications de Roland-Garros à la fin du printemps. Une nouvelle preuve que sa résilience et son talent continuent de porter leurs fruits.

Photos par : Gyles Dias