Milos Raonic et son entraîneur Goran Ivanisevic étaient sur la même longueur d’onde lorsqu’il s’agissait du match du Canadien contre Juan Martin del Potro, en demi-finale de l’Open BNP Paribas, à Indian Wells.
« Il doit avoir ses jambes et son énergie dès le premier point », mentionnait Ivanisevic à Brad Gilbert, ESPN, dans une entrevue d’avant-match.
Quant à Raonic, il s’est fait l’écho du mantra du jour en disant : « Je pense que je dois commencer avec beaucoup d’énergie pour prendre les devants tôt et dominer. »
Quand Raonic a amorcé le duel avec un ace et qu’il a gagné facilement le premier jeu, tout semblait se dérouler comme prévu.
Toutefois, deux jeux plus tard, à 1-1, il a perdu son service à zéro – deux fautes directes du coup droit, puis une du revers et un magnifique revers de del Potro le long de la ligne ont causé les dégâts.
L’Argentin de 6 pieds 6 pouces a ensuite remporté son service pour faire 3-1. Ce n’aurait pas dû être si désastreux pour Raonic, mais lorsqu’il a perdu le jeu suivant lors d’une tentative de service-volée qui a échoué dans le filet, il était clair que la première manche était terminée.
Au deuxième acte, Raonic a été brisé au troisième jeu sur une double faute.
C’est à ce moment qu’ESPN a commencé à montrer la conférence de presse de Roger Federer (écran partagé) après sa victoire de 5-7, 6-4 et 6-4 aux dépens de Borna Coric.
Lorsqu’ESPN est revenue au plein cran, le commentateur Chris Fowler a dit : « Nous pensons que vous trouverez les remarques de Roger plus excitantes que le match que nous vous présentons. »
C’était peut-être un peu dur, mais il était indéniable que Raonic n’a jamais réussi à trouver son jeu – et les conditions venteuses dans l’enceinte de 16 100 places n’ont pas aidé sa cause. La marque finale a été de 6-2 et 6-3.
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Photo by: Mauricio Paiz[/caption]
Avec le recul, il est facile de constater que Raonic, qui n’avait disputé que quatre matchs (1-3) en 2018 après une saison ponctuée de blessure, n’a toujours pas retrouvé la forme qui lui avait permis d’atteindre la finale de Wimbledon en 2016 et de se hisser au troisième rang mondial.
« Il a joué plus de matchs la semaine dernière que je n’en ai joué depuis le début de l’année », mentionnait Raonic à propos de del Potro. En fait, Raonic n’a disputé que huit matchs en 2018 (4-4) alors que del Potro est à 19 (16-3).
Les conditions venteuses étaient également un problème, principalement pour Raonic qui était moins bien rodé que son rival.
« J’essayais de trouver mon erre d’aller. Quand tu n’as pas joué depuis un certain temps, tu as tendance à trop penser. Puis le vent te rend encore moins sûr. Tu n’as pas le calme et l’aisance pour trouver des solutions. »
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Photo by: Mauricio Paiz[/caption]
Malgré les conditions, parfois avec des rafales de plus de 30 km/h, Raonic ne fait habituellement pas de cas du vent. « J’ai toujours été correct pour jouer dans le vent, parce que la plupart des gars ont tendance à ralentir leurs coups dans ces conditions. Cela me donne beaucoup plus de balles courtes sur lesquelles je peux avancer et mettre de la pression. »
Les statistiques du match après le duel de 64 minutes n’étaient pas tendres pour Raonic. Il n’a produit que 14 coups gagnants (dont six aces) et 19 fautes directes alors que le ratio de del Potro était de 15/8.
Au service, Raonic a remporté 63 pour cent de ses premières balles et seulement 39 pour cent de ses deuxièmes en plus de concéder son service à quatre reprises. Il n’a eu aucune balle de bris contre l’Argentin, qui a gagné 89 pour cent de ses premiers services et 62 pour cent de ses deuxièmes.
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Photo by: Mauricio Paiz[/caption]
Raonic, dont la fiche est maintenant de 2-2 contre del Potro, a fait une observation perspicace sur le jeu de son adversaire. « Je ne l’avais pas affronté avant ses blessures (2010), mais son revers est probablement un élément qui avait été négligé, car son coup droit est tellement puissant. Mais le revers… Je me souviens que quand il a gagné les Internationaux des États-Unis (2009), il pouvait le frapper en croisé sans qu’aucun gars ne puisse avoir le loisir de le contourner. C’est encore ce qu’il fait aujourd’hui. »
Alors que la défaite unilatérale laissera un gout amer dans la bouche de Raonic, l’édition 2018 de l’Open BNP Paribas pourrait être un tremplin pour le reste de sa saison – et une des raisons est qu’il est sorti de ses quatre matchs raisonnablement en forme.
« J’ai mal un peu, mais heureusement, c’est de la douleur normale », confiait-il. « Quand tu n’as pas joué depuis tout ce temps et que tu joues trois, quatre, cinq, six jours de suite, c’est normal d’avoir un peu mal. »
« Heureusement, aucune des blessures ne m’inquiète. Il faut simplement s’habituer – surtout sur les terrains durs – à revenir jour après jour pour l’entraînement ou pour les matchs. La douleur disparaît avec le temps. »
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Photo by: Mauricio Paiz[/caption]
Quatre matchs en sept jours, c’est beaucoup comparativement aux quatre qu’il avait joués en janvier et en février. Ses blessures et la longue rééducation qui s’en est suivie sont bien connues. Il semble que tout cela a affecté son poids et Ivanisevic avait ceci à dire sur son joueur : « Il a besoin de perdre deux ou trois kilos – cela le rendra plus compétitif parce qu’il est grand. »
Le résultat final pour Raonic à Indian Wells est qu’il peut enfin dire que sa saison est commencée. La bonne nouvelle est que sa demi-finale le fera passer du 38e au 25e rang. C’est un progrès et il sera assuré de faire partie des têtes de série à l’Open de Miami.
Les deux Canadiens, Vasek Pospisil et Brayden Schnur, qui étaient encore en lice au Challenger Banque Nationale de Drummondville, au Québec, ont été éliminés samedi, en demi-finale.
Pospisil, le favori, a subi un revers de 7-5, 3-6 et 6-1 aux mains du Français Benjamin Bonzi.
Quant à Schnur, il a perdu 6-4 et 6-2 contre l’Américain Denis Kudla, 162e mondial, mais fera un retour au sein du Top 200.
Pospisil perdra deux places pour se retrouver au 77e échelon. Entre les qualifications d’Indian Wells et la demi-finale à Drummondville, il a limité les dégâts des 61 points qu’il avait à défendre depuis son troisième tour à Indian Wells (en battant Andy Murray) il y a un an.
Aussi difficile que ce fut pour Pospisil de perdre, il était admirable de sa part d’aller à Drummondville directement d’Indian Wells où il s’était incliné au premier tour face à son compatriote Félix Auger-Aliassime.
En voyageant dans les environs d’Indian Wells et de la vallée Coachella, les conducteurs sont constamment tentés de lever les yeux de la route pour admirer les vues époustouflantes des montagnes et du ciel.
Feature Photo: Mauricio Paiz




DÉCEPTION À DRUMMONDVILLE

CARTE POSTALE D’INDIAN WELLS
